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Investir dans la ville africaine - Les émigrés et l'habitat à Dakar

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(2008)

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  • anonymous
    anonymous 7 years ago
    INTRODUCTION Dakar connaît une mutation urbaine constante depuis le tournant des années 2000. Cette recomposition se caractérise tant par une diffusion de la ville au-delà de ses frontières administratives que par une densification du cœur d’agglomération. Le phénomène se double d’une évolution des formes urbaines et de modes d’habitat progressivement tournés vers le logement collectif. Dans son ouvrage Investir dans la ville africaine - Les émigrés et l'habitat à Dakar, Serigne Mansour Tall fait le lien entre migrations et transformation urbaine, estimant que les changements à l’œuvre dans la capitale africaine tiennent pour partie aux investissements immobiliers de la diaspora sénégalaise. Fort d’un parcours de chercheur qui l’a mené de l’IRD jusqu’à la mise en œuvre opérationnelle des programmes de l’ONU Habitat au Sénégal et au Cap Vert, l’auteur s’attache à décrypter le rôle de l’émigration dans la constitution d’un marché foncier et la transformation de l’habitat à Dakar QUAND DAKAR SE TRANSFORME Ville basse, sans émergences, au centre-ville hypertrophié par l’héritage urbain colonial et les contraintes géographiques de la presqu’île du Cap-Vert, Dakar connaît une mutation spatiale et formelle. L’étalement urbain se développe et amène la ville à s’affranchir de ses limites administratives par une diffusion en tâche d’huile. L’extension urbaine se fait aussi bien de manière exogène qu’endogène, tant par l’absorbtion des tissus informels existants que par l’artificialisation des sols autour des infrastructures de transport (ex : autoroute à péage). La diffusion de la ville s’accompagne d’une densification des espaces tant en cœur d’agglomération que sur ses franges. Dakar se verticalise par de nouvelles constructions en R+3 qui s’imposent comme les figures dominantes de la rénovation urbaine sur foncier recyclé et des programmes de lotissements à la périphérie. Une standardisation des approches architecturales est également à l’œuvre. Elle mobilise des typologies standardisées et des matériaux caractéristiques de l’habitat collectif international : revêtement des sols, soffites, faux-plafond, etc. L’auteur attribue ces transformations aux investissements immobiliers issus des expatriés sénégalais, ces derniers important les modes de production et d’habitat de leur pays d’accueil. La diaspora, un catalyseur immobilier Longtemps cantonnés à des investissements dans leur village d’origine, les Sénégalais de l’extérieur se sont imposés comme des intervenants urbains de premier plan. L’investissement immobilier renvoie à des logiques différentes relevant aussi bien de la constitution d’un patrimoine propre en vue d’un retour au pays que de la mise en œuvre de compléments de revenus. La reconnaissance sociale liée au statut de propriétaire est également identifiée par l’auteur comme un élément incitatif, le bâtiment possédant une forte charge symbolique. A ces facteurs s’ajoute une dimension d’entraide liée au fait que l’investissement aide au logement des membres de la famille restés au pays. La puissance publique encourage les investissements directs étrangers par le développement tous azimuts d’opérations de lotissements. L’auteur estime que l’Etat par la production de parcelles est responsable de la montée en puissance des émigrés comme opérateurs urbains. Pour autant, force est de constater que le phénomène tient moins d’une production foncière massive que d’un recul de l’Etat dans le contrôle de ville, ce dernier ayant échoué à maintenir par des outils d’intervention performants un niveau de production immobilière et des modalités de mise en œuvre satisfaisantes. Ainsi, les investissements immobiliers se réalisent la plupart du temps en dehors du marché local et des circuits de construction. L’émigré privilégie un approvisionnement de l’extérieur, tant dans le choix des maitres d’œuvres que dans les matériaux employés. L’auto-promotion est majoritaire et les retombées économiques locales se limitent pour l’essentiel à la main d’œuvre, au détriments des opérateurs de référence (promotion et entreprises générales de travaux). Le résultat sur les évolutions morphologiques de Dakar est prégnant, entrainant une nouvelle géographie de la ville qui en extension urbaine par lotissement ou sur foncier recyclé pose les jalons d’une nouvelle urbanité à la parcelle. LES EMIGRES, MOTEUR DE LA PRESSION FONCIERE ? L’auteur estime que la hausse des valeurs foncières observée à Dakar depuis les années 2000 est en partie imputable au Sénégalais de l’extérieur. De fait, les prix de l’immobilier sur la presqu’île du Cap Vert connaissent un effet ciseaux. Si le programme d’ajustement structurel des années 1990 et la dévaluation du Franc CFA en 1994 ont fortement réduit les capacités d’endettement des ménages sénégalais, l’immobilier n’a cessé de croître sans rapport avec le pouvoir d’achat réel des Dakarois. Les émigrés qui n’ont pas eu à subir la stagnation des salaires et bénéficient de revenus en devises étrangères participent par conséquent au renchérissement des coûts de l’immobilier. Mais cette analyse mérite d’être complétés par des facteurs d’ordres fonciers. L’éloignement géographique empêche l’émigré de s’inscrire dans un processus d’appropriation de droit coutumier. Son statut d’expatrié le disqualifie pour revendiquer un usage des terres. L’acquisition se fait alors de gré à gré dans des logiques interpersonnelles et informelles sans rapport réel avec la valeur de marché. Il en résulte des phénomènes de concurrence, non pas vis-à-vis des locaux mais entre Sénégalais de l’extérieur eux-mêmes qui n’hésitent pas à surenchérir pour accéder par l’acquisition de la terre à un statut symbolique de réussite sociale. Le développement de lotissement, y compris par la puissance publique, participe de cette même logique de concurrence artificielle car basée non sur des valeurs de développement réelles mais sur des facteurs externes déconnectés des réalités de marché. CONCLUSION L’auteur porte par l’exemple de Dakar un regard inédit sur la recomposition urbaine des pays émergents en établissant un lien entre migrations et transformation des villes. L’apport des émigrés sur l’amélioration des conditions d’habitat est une réalité remarquablement soulignée dans l’ouvrage, tout comme ses incidences notamment sur la hausse des valeurs foncières et les effets sociaux induits. L’ouvrage ne se veut cependant pas force de proposition et n’aborde de ce fait que très partiellement les mécanismes de régulation susceptibles de réguler les conséquences de l’investissement immobilier des expatriés. L’analyse d’outils d’intervention existants ou en développement, et l’évaluation de leurs modalités d’application dans le contexte sénégalais constitueraient à n’en pas douter un complément utile à cette étude de grande qualité.
  • @keleon
    10 years ago (last updated 10 years ago)
    A) INTRODUCTION Serigne Mansour Tall interroge les liens entre les migrations internationales depuis le Sénégal et les mutations urbaines à Dakar, dans une succession d’études menées entre 1995 et 2005. Il a rassemblé leurs résultats dans un ouvrage synthétique dont le constat est « [qu’] en raison de l’ampleur des investissements immobiliers, les retombées de la migration internationale sénégalaise sont au cœur des mutations urbaines » (S. Mansour Tall, 2009). L’auteur ambitionne, à travers ce travail, de présenter l’ensemble des dynamiques générées dans l’espace urbain par ces investissements de retour. Il s’agit par exemple du jeu des acteurs des marchés de l’immobilier et du foncier – du Sénégalais de l’extérieur à l’État – ou encore des conséquences de ces investissements sur le paysage architectural (verticalisation des constructions). D’abord assistant de recherche à l’IRD puis chercheur à l’Institut international pour l’environnement et le développement, il est chargé des programmes à l’ONU-Habitat au Sénégal et au Cap Vert depuis 2004. B) L’ÉMIGRÉ EST UN ACTEUR DE LA PRODUCTION DE L’HABITAT La dynamique des investissements dans l’immobilier et le foncier : quels déterminants ? Les transferts de fonds des migrants formels et informels sont susceptibles de prendre des formes variés. Ces flux monétaires du pays d’accueil vers le pays d’origine des migrants intéressent particulièrement les décideurs. Une des actions soutenues par les bailleurs de fonds internationaux, et relayées par les États, est de créer de la disponibilité d’opportunités d’investissement et d’œuvrer à leur diversification. Les investissements dans l’immobilier ou le foncier sont dans une dynamique très forte alimentée par les faiblesses des activités industrielles. La richesse foncière est prisée ; Il y a actuellement une concurrence féroce pour la terre, que N. Agossou a nommé « la faim du foncier », avec divers enjeux, que nous n’allons pas tous énumérer ici. Le migrant s’avère être l’un des acteurs les plus dynamiques de cet intérêt assez récent pour la terre et le bâti. Ses motivations sont multiples, de même que les intérêts qu’il défend. De fait, l’investissement foncier et immobilier peut participer à l’ascension sociale du migrant dans son pays d’origine. L’accession à la propriété peut aussi légitimer son nouveau statut – elle apparait alors comme la preuve de sa réussite – comme elle peut être un moyen pour lui de se constituer un patrimoine susceptible de lui garantir des revenus. Le migrant peut également investir dans un logement pour son usage propre, dans l’attente de son retour définitif au pays ou qu’il occupera dans le cadre de séjours ponctuels. De sorte qu’il aura construit son chez soi, une aspiration prégnante dans plusieurs sociétés africaines. Lotissement et autopromotion : la production de logement dans une ville africaine Plus généralement, la question du logement dans les villes du Sud est apparu au début des années soixante-dix. La demande de logement est importante et pour faire face au non-loti et à l’habitat informel, la planification consiste en grande partie à mener des opérations de lotissement. L’accès à la terre est grandement facilité par le recours constant de l’État et des collectivités locales au lotissement. L’autopromotion est le mode de fabrication de l’habitat le plus courant dans les villes africaines, car la planification mise en œuvre ici l’encourage. L’appétit pour le foncier et l’immobilier est très fort, certes, mais il est consécutif de la mise à disposition de nombreuses parcelles, une mise à disposition pilotée par l’État. Chacun veut posséder sa parcelle, et y commencer la construction de sa maison, dès que ses capacités financières le lui permettent. La construction de logement est dans la plupart des cas à la charge de l’acquéreur de la parcelle. Néanmoins, il existe une panoplie d’alternatives à l’autopromotion, tel que la promotion immobilière publique. Les échecs du logement social, des difficultés communes dans les pays en développement Les bailleurs de fonds internationaux du développement, associés aux autorités locales, tentent de satisfaire le plus grand nombre de demandeurs, malgré le fait que l’on s’adresse à des populations démunis. Peut-on produire des logements de bonne qualité, qui répondent aux besoins de ceux à qui ils sont destinés, à travers des programmes à l’équilibre budgétaire ? L’exercice est délicat, à tel point que les entreprises publiques chargées de cette mission se sont transformées en sociétés nationales, c’est-à-dire de droit privé mais avec l’État en actionnaire majoritaire. Ce qui est préoccupant dans cette évolution, c’est que les logiques de rentabilité ont finalement abouti à un relèvement des exigences pour le droit d’entrée des logements que les sociétés nationales proposent. Finalement, le logement social n’a plus rien de social. Il ne s’adresse plus aux demandeurs les plus démunis. Se pose aussi la question de l’accession à la propriété, quand certains des entrants ont payé pendant 20 ans un loyer. Nous pouvons aisément faire l’hypothèse qu’au total ceux-ci auront payé au moins l’équivalent du montant de la construction du bien immobilier qu’ils occupent. Ce qu’il serait intéressant d’analyser, c’est de savoir si l’architecture de ces logements sociaux a constitué un frein pour les demandeurs potentiels. Standardisation ? Logements collectifs ? Cités ? Quelles sont les caractéristiques architecturales de ces logements ? Se sont-ils intégrés dans le contexte socio-culturel de la ville et du pays ? Migrations et développement économique Ne l’oublions pas, il est aussi question des effets d’entrainement des transferts de fonds des migrants (TFM) sur le développement des pays pauvres. Ces flux monétaires du pays d’accueil vers le pays d’origine des migrants intéressent particulièrement les décideurs. En effet, les montants des transferts de fonds des migrants dans le monde sont si élevés qu’ils ont dépassé en volume l’aide institutionnelle au développement (essentiellement interétatique), au point que l’ONU en a fait l’outil privilégié du financement du développement. Leur croissance coïncide avec la courbe inverse que connait l’aide institutionnelle, si bien que la mise en place d’un contexte favorable au développement des TFM a été placée au sommet de la hiérarchie des priorités établies par les institutions internationales du développement des pays pauvres. Comme le dit S. Tall, « plus les coûts de constructions sont élevés, plus la proportion d’émigrés est importante et augmente par rapport au total des propriétaires. » Les émigrés sont susceptibles d’investir plus, dans le terrain et dans la construction. Mais qu’en est-il des retombées économiques ? La quantité de matériaux de construction importés, du fait des exigences de qualités et de confort de l’émigré, sont sans aucun doute limitatives. L’émigré importe car le marché local ne lui apporte pas satisfaction. Matériaux de mauvaises qualités, pas assez originaux, rapport qualité/prix peu convaincant, trop coûteux…les arguments ne manquent pas pour justifier un approvisionnement de l’extérieur. Encore une fois, les faiblesses industrielles jouent en la défaveur du pays. Mais la main d’œuvre est locale et l’émigré, au lieu de passer par l’autopromotion, peut recourir à un entrepreneur en bâtiment ou à une société de promotion immobilière « clé-en-main » (conception, réalisation et livraison du logement). Il semble impossible de contester qu’une économie se développe à partir des investissements immobiliers des émigrés. C) CONCLUSION Le titre Investir dans la ville africaine, les émigrés et l’habitat à Dakar incite le lecteur à penser qu’il se trouve en présence d’un ouvrage de référence. La grande diversité des points abordés et leur complémentarité vont le conforter dans ce sentiment. Même si malheureusement, nous nous perdons parfois dans la richesse du propos de l’auteur. Quel est l’enjeu ici ? Décrypter l’ensemble des conséquences des transferts de fonds sur tout ce qui se rapporte à l’urbain, et décrypter le rôle de l’émigré à tous les niveaux. Quel est l’apport majeur de ce travail ambitieux ? Il réside dans la capacité qu’a l’auteur à décrire des processus complexes. Sa réussite réside aussi dans le rassemblement méticuleux des données. L’information peut s’avérer difficilement accessible, en particulier lorsque les stratégies des acteurs émigrés touchent au domaine de l’intime. De plus, l’auteur relève nombre de pratiques informelles qui interviennent à différentes étapes, révélatrices des carences du cadre structurel des politiques foncières, dont certaines autorités locales se passeraient bien d’en faire l’aveu. En particulier quand le logement social apparaît finalement destiné à l’émigré solvable et potentiel rentier. Peut-on affirmer que les différentes observations en ce qui concerne le logement social à Dakar concernent l’ensemble des villes africaines ? Jusqu'à quel point ? Ces analyses s’érigent-elles en un modèle que l’on retrouve systématiquement dans les villes africaines ? Le Bénin est un pays de 10 millions d’habitants. Selon le profil migratoire de 2011 réalisé par l’OIM et GIP International, l’effectif des Béninois de l’extérieur est estimé à 4 384 686 personnes. Le littoral béninois s’inscrit dans un vaste continuum ruralo-urbain d’Accra à Lagos et même au-delà. Cotonou, capitale économique et politique, point de départ des émigrés béninois, connait-elle un développement urbain influencé de manière similaire par leurs investissements dans l’immobilier et le foncier ? BIBLIOGRAPHIE Choplin Armelle, « Le foncier urbain en Afrique : entre informel et rationnel, l’exemple de Nouakchott (Mauritanie) », Annales de géographie, 2006/1 n°647, p.69-91. Consulté le 10 décembre 2012. Assogba Guézéré, « L’obsession d’habiter sa propre maison à Lomé : quel impact sur la dynamique spatiale ? », Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne], 256 | Octobre-Décembre 2011, mis en ligne le 30 avril 2012, consulté le 1er octobre 2013. S. Mansour Tall, Investir dans la ville africaine. Les émigrés et l’habitat à Dakar, Éditions Crepos, Karthala, 2009, 288p. Marie Coiffard, « La coopération internationale sur les transferts de fonds des migrants, quels enjeux pour quelle perspective ? », Revue européenne des migrations internationales [En ligne], vol.28 – n°1 | 2012, mis en ligne le 20 août 2012, consulté le 13 novembre 2013. Charbit Yves et Feld Serge, « Les migrations internationales et les transferts de ressources vers les populations des pays en développement », Mondes en développement, 2008/2 n°142, p.53-66. Consulté le 13 novembre 2013. Lucas Robert E. B., « Migration internationale vers les pays à haut revenu : quelles conséquences pour le développement économique des pays d’origine ? », Revue d’économie du développement, 2005/4 Vol. 19, p. 123-171. Consulté le 13 novembre 2013.
  • @djolark
    10 years ago
    INTRODUCTION La capitale sénégalaise a connu ses dernières décennies une profonde transformation de son espace urbain qui c’est d’ailleurs accéléré dans un cadre marqué par l’enjeux des migrations internationales et le <<désir d’ailleurs >> qui s’impose à l’esprit du jeune sénégalais .C’est dans ce contexte que Serigne mansour tall ,géographe et aménagiste qui depuis 2004 est chargé des programmes à l’ONU habitat au Sénégal et au cap vert avec une longue expérience professionnelle publie investir dans la ville africaine : les émigrés et habitat à DAKAR . Cet ouvrage montre dans un premier temps l’évolution de DAKAR puis en second temps étudie l’investissement immobilier des migrants dans cette ville .A partir des études qualitatives et quantitatives, il montre l’action de l’émigré dans la rénovation urbaine par l’émergence d’un marché foncier et la transformation de l’habitat à DAKAR. En suite il décrypte le complexe outil de transfère des émigrés et la destination de cette manne financière. Dans ma note de lecture, il sera question d’étudier le rôle de l’émigré dans la hausse de la valeur foncière à DAKAR, les relations que l’on peut établir entre les migrations internationales et les mutations urbaines ,la destination des mannes financière de l’émigré. LE ROLE DE L’EMIGRE DANS LA HAUSSE DE LA VALEUR FONCIERE A DAKAR La question foncière est l’un des plus récurrente dans les villes africaines du fait de la complexité de la multiplicité des modalités d’ appropriation conjugués avec le désengagement de l’état et des difficultés de sécurisation des parcelles avec son corollaire de conséquences tel que la constitution d’un marché foncier et la hausse de la valeur foncière . Quel est alors le rôle de l’émigré dans la hausse de la valeur foncière à DAKAR ? Ce sujet parait à première vue comme un paradoxe d’autant plus que l’émigré est absent à DAKAR, il est dans son pays d’accueil et ne passe à DAKAR que quelque jours . Mais la réalité est tout autre .En effet à DAKAR,<< la possession d’un titre foncier est pour l’émigré les prémices de la quête de la reconnaissance individuel au sein de la famille et vis-à-vis de la société >> Sérigne mansour tall .Dans cette logique sociale associé quelque fois à la logique spéculative, l’émigré se lance à la course effrénée de la conquête du foncier .Du fait de son retard dans la course au foncier, l’émigré n’a pas pu profiter du système de production coutumier des lébou ni n’a le temps et la volonté de suivre le processus d’appropriation formelle de l’état de plus en plus complexe. Alors pour son appétit foncier, l’émigré se base sur des relations interpersonnelles et des négociations a l’amiable entre particulier. Ainsi l’émigré devient <<l’animateur des filières d’accès à la terre non contrôlée par les instances reconnues par l’état et participe a la constitution d’un marché foncier>> (S.M.Tall). L’émigré est alors l’animateur, donc le principal client d’acquisition informelle du foncier et contribue par là à la hausse de sa valeur. En effet la crise économique des années 1970-1995 inhérente au choc pétrolier de 1974, la sécheresse de1973, le PAS(Programme d’Ajustement Structurel) des années 1980-1990 et la dévaluation du FCFA en 1994 ont réduit à néant presque le pouvoir d’achat de la population Sénégalaise en général et celle Dakaroise en particulier ; mais on assiste a une augmentation rapide de la valeur foncière qui passe de 600000FCFA en 1974 à4000000FCFA le lopin dans le quartier assainies. On voit que le principe économiste selon lequel la baisse du pouvoir d’achat induit inévitablement celle du prix est mis à l’épreuve .Ce paradoxe se justifie par la présence de plus en plus accrue des émigrés dans l’acquisition foncière qui eux n’ont pas connu l’effet de la crise et qui sont par la suite favorisés par la dévaluation du FCFA, en effet c’est à partir de 1974 que le nombre des propriétaires migrants surclasse celui des non migrants d’après les enquête de l’auteur et tous les émigrés ayant acquis un terrain après les années 1980 ont payé en moyenne 1000000FCFA . Ces illustrations montrent d’une manière concrète que la hausse de la valeur foncière à DAKAR est le fait des émigrés. Alors l’émigration international a donc induis la flambé du foncier à DAKAR par la solvabilité de ces acteurs. Les relations entre les migrations internationales et mutations urbaines au Sénégal. La croissance économique du jeune état sénégalais après les indépendances avec le développement de la culture d’arachide et la mise en place des chemins de fer a entrainé l’émergence des petites et moyennes villes tels que Touba , Thiès , Kébémer et ourosigui à côté de DAKAR la capitale modifiant l’armature urbaine, et par la suite le paysage urbain. La migration internationale comme ce fut le cas des mutations urbaines est un phénomène postcolonial avec le développement des modes et moyens de transport et la mutation de la main d’œuvre vers la France jusque là encouragée. A partir de ce constat, il est claire que les deux phénomènes sont des faits postcoloniaux. La corrélation entre les deux phénomènes est positive puisque, ce sont des faits combustentiels .Les deux phénomènes interagissent entre eux. Les mutations urbaines interviennent suite à l’émergence des petites et moyennes villes qui ont favorisé les migrations internationales. en effet ,ces villes ont été le lieu par excellence de préparation des voyages des migrants avec le développement des relations interpersonnelles .L’entrée dans les confréries religieuses qui sont aussi des instruments facilitateurs de l’émigration grâce aux marabouts très puissants aussi spirituellement, que du point de vu relationnel .Le cas de la ville de Touba est symptomatique .Ces villes sont des lieux d’acquisition des papiers nécessaires tels que le visa , le passeport, etc et favorise l’accès à l’information nécessaire pour l’émigration ;en retour , les migrants jouent un rôle participatif dans la mutation urbaine .En effet , les émigrés par les mannes financières investissent dans leurs lieux de départ soit en soutenant leurs familles soit dans le cadre des associations des émigrants de même origine ou des confréries religieuses et mettent en place des infrastructures socio-collectif tels que les centres de santés, les mosquées, la poste, des bonnes fontaines favorisants ainsi l’émergence de ces milieux en communes actives . La vallée du Sénégal illustre mieux ce passage avec les villages d’origines des migrés promus au rang de communes et leur nombre ne cesse de croître ; participant ainsi à la modification de l’armature urbaine puisque cette modification était entreprise avant l’action des émigrés. Le feed-back des émigrés est aussi perceptible à travers l’investissement immobiliers avec des habitats à architecture particulière des habitats haut de gamme reflétant ceux des pays d’accueil et modifie le paysage urbain jusque là précaire et répulsif en le viabilisant .Cet aspect est bien visible dans les villes de Touba , de Thiès de Kébémer et surtout à DAKAR ;le grand pôle de captage des Mannes financières des émigrés ;tout compte fait ,l’on ne saurait séparé la migration internationales et la mutation urbaine observées car le second à constitué le soubassement des premiers . LES DETINATIONS DES MANNES FINANCIERES DES EMIGRES Dans la logique d’une amélioration de ses conditions de vie et de travail, l’émigré se choisi une destination qu’il juge adéquat à ses requêtes ; une fois ses objectifs attient dans le pays d’accueil, L’émigré devra rendre sa réussite visible aux yeux de tous ; d’où l’investissement de l’émigré dans son pays d’origine. Cet investissement ne doit pas se faire dans n’importe quel secteur ; il obéit à des principes et priorités déterminés par l’émigré. Une analyse souple de la destination des mannes financières de l’émigré montre une présence de la logique sociale même si le désir de rentabiliser se fait sentir quelque peu. En effet, l’entretient de la famille est la priorité que l’émigré se fixe. Il occupe la grande partie du budget de l’émigré ; ainsi l’émigrant en faisant de cet entretien une primauté vise un double intérêt. D’abord, une reconnaissance individuelle au sein de la famille qui peut le promouvoir au rang de chef de famille et une reconnaissance vis –à –vis de la société qui constitue un prestige pour lui .C’est ainsi qu’on assiste à un investissement de plus en plus accru dans l’entretien .Tout ce passe comme si la bonne santé et le niveau de vie élevé de la famille de l’émigré fait sa réputation. Donc en logique l’émigré dont la famille fait preuve d’une insolvabilité serait alors décrié ? Bien sûr, c’est ce pourquoi l’organisation des mariages, des pèlerinages, des fêtes religieuses ou de fin d’année ont une ambiance particulière que celle des non migrants ; pour en démontrer la réussite de leur proche. Ceci expliquerait pourquoi malgré les transfères importants qui constitue la majeur partie des transactions financières de l’état, n’ont en aucune manière ou autre permis de développer des structures économiques viables susceptible de résorber le chômage. D ans cette logique d’entretien, de la famille se trouve le besoin de logement ; puisqu’au fait, le bâti vertical, haut de gamme avec une architecture particulière dans une masse précaire susciterait des interrogations comme ; qui sont ceux qui y vivent ? A qui appartient le logement ? Nous voyons que ces interrogations respectent les motivations de l’émigré. C’est ainsi que l’émigré acquiert sa reconnaissance vis-à-vis de la société. Donc l’investissement immobilier semble parler plus haut que l’opulence de la famille. Ceci la course de la course effrénée et la concurrence au sein de la masse des émigrés à la construction de la plus belle maison. A côté de l’investissement immobilier et de l’opulence de la famille vient se greffer un investissement économique sommaire qu’il associe dans l’investissement immobilier par la location. D’autres points de chute des mannes financières de l’émigré est le commerce informel avec de petites boutiques ou de grands magasins de matériaux importés. Le transport aussi bénéficie quelque rare fois des investissements des migrants du fait de son caractère complexe. CONCLUSION Tout compte fait, le rôle de l’émigré dans son pays d’origine est très perceptible tant à l’échelle du village jusqu'à sa nation entière ‘émigrant est le producteur de la ville et de son paysage, plus dans l’entretien de sa famille il constitue ainsi une ressource économique pour son pays. A travers l’investissement de l’émigré, tout le monde y gagne telle une abeille qui aspire du nectar pour en faire du miel ; l’émigré accumule des sommes importantes dans le pays d’accueil pour en construire le sien. Cet héroïsme dévolue à l’émigré ne risque t-il pas d’altérer les externalités négative de ce phénomène ? Loin de là , l’émigration est un phénomène à combattre sous sa forme, outre le risque qu’il présente , il constitue un drainage de capitaux et risquerait de plonger la population des zones d’accueil dans un chômage accru et non justifié ; non seulement cet aspect , la plus part des analphabètes ou des émigrants sans aucune compétence connu officient dans le secteur informel et dans le commerce illégitime et illicite . Ils sont pour la plus part impliqués dans les mafias et dans des mouvements terroristes et constituent une menace pour la paix. REFERANCES BIBLIOGRAPHIQUES : PETITES ET MOYENNES VILLES D’AFRIQUE : article de BREDELOUP 26pages SERIGNE MANSOUR TALL : INVESTIS DANS LA VILLE AFRICAINE(LES EMIGRES ET L’HABITAT A DAKAR287pages
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