La thèse sur la gestion des déchets à Niamey a été écrite par un étudiant en thèse à lnstitut National des Sciences appliquées de Lyon. Ayant été moi-même étudiant de ce même établissement, j’ai pris connaissance de ce document et l’ai trouvé passionnant. Monsieur Tini, auteur de la thèse a longtemps travaillé dans divers pays d’Afrique et est actuellement chargé de la Division des Infrastructures Modernes et Services à la Banque d’investissment et de développement de la CEDEAO (BIDC- EBID) L’auteur a organisé sa thèse en trois grande partie. Une première partie étant une analyse de la situation à niamey, de l’histoire urbaine et de la démographie de la ville et une présentation des problèmes de déchets. L'auteur examine particulièrement la structure des différents quartiers, le zonage extrême de la ville et aborde la problématique des quartier spontanés. Cette analyse urbaine préliminaire permet de mieux comprendre la ville de Niamey, ses défis et son environnement urbain. La deuxième partie de la thèse rend compte de l’état des déchets solides ménagers. On examine les différents acteurs, de l'État aux ONG et aux concessionnaires privés en passant par les utilisateurs et les collectivités locales. Les différents systèmes de collecte que la ville a connus sont également présentés avec les résultats qui ont suivis leur mise en application. Enfin la dernière partie de la thèse présente une piste de solution pour le problème des déchets ménagés. L'auteur propose là de transformer le système de gestion des dechets ménagers en le partageant en 1 niveaux : un système communautaire dans les quartier informels ou la collecte et les points de dépôts sont réalisés par des ONG et acteurs privés locaux et un système formel dans les quartier viabilisés ou la collecte est effectuée par les services de la voirie. L'auteur propose une gestion financière unique et une cohérence entre les 2 systèmes notamment au niveau du traitement des déchets. Cette proposition de solution est intéressante car elle accepte l'inevitabilite des acteurs informels dans les quartier spontanés. Leur reconnaissance par l'administration est capitale en effet pour le bon fonctionnement du traitement des déchets. Le fait que l'auteur ait préféré se concentrer sur les aspects institutionnels et de cadre de gestion des déchets plutôt que des aspects purement technique traduit une lucidité et un pragmatisme face aux réels problèmes. La partie de diagnostic met en effet en lumière les échecs successifs des pouvoirs locaux a solutionner les problèmes des ordures ménagères. Il est donc capital que la solution apportée pallie a ces faiblesses administratives. Cependant le système de collecte de la taxe de voirie et ce spécialement dans les quartiers spontanés n'est que très peu abordé. Le fonctionnement des décaissements a lui aussi été éludé et c'est justement un aspect capital si l'on allie les secteurs publics privés et informels. La qualité et fiabilité des décaissements peut en effet transformer le projet en bien ou en mal. Si les acteurs informels ne sont pas rémunérées les déchets s'accumuleront aussitôt. Les solutions par rapport aux eaux usées sont également éludées. Certes le sujet de la thèse concerne les déchets ménagers a niamey mais les déchets liquides étant aussi abordés dans la thèse il aurait été intéressant de regarder des solutions pour la collecte et la mise en dépôt des déchets liquides. Ceux-ci sont souvent évacués dans des lieux de décharges sauvages par les pompistes chargés de les recuperer chez l'utilisateur. Comment s'assurer que ces déchets biologiques très néfastes pour l'environnement soient correctement évacués et traités reste une question importante a régler. La mise en place des systèmes de latrines publique et le financement de fosses dans les quartiers spontanés est une question de santé publique mais qui fait face aux mêmes problèmes que les déchets ménagers. L'entretien des machines et les écueils que celui ci représente pour le fonctionnement du traitement et de la collecte des déchets est aussi un thème récurrent dans de nombreuses villes d'Afrique de l'ouest. Il a été décrit dans la thèse comment un grande partie des véhicules de collecte sont en panne ce qui ralentit et cause de nombreux problèmes dans le cadre de la gestion des dzchets. Certes une utilisation des charrettes a main et aux ânes dans les quartier spontanés et l'appel a des contractants prives pour la gestion des déchets dans certaines zones pallie a ce problème. Cependant pour toute la partie devant être prise en charge par la ville de Niamey la question de l'entretien des machines et des engins n'a quasiment pas été abordée. Ayant moi-même travaillé sur des problématiques d'entretien des pistes rurales avec plusieurs acteurs différents, je ne peux m'empêcher d'être sceptique quant au succès de ce genre de schéma. En effet, cela demande une volonté et une ténacité politique très importante et implique que les acteurs responsables au niveau de la ville soient constants dans cette démarche de structurer la collecte au niveau des quartier. Cependant il est primordial d'essayer de mettre en place des systèmes pérennes pour toute la ville et pas seulement pour les quartiers favorisés. La prise en compte des problèmes de déchets dans les projets de lotissement est aussi un élément intéressant que monsieur Tini souleve. Pour conclure je dirais que cette thèse a touché un sujet vraiment sensible en Afrique de l'ouest: la gestion des déchets. Celle ci est un véritable défi pour de nombreuses villes d'Afrique et les enjeux sociaux sanitaires et environnementaux sont énormes. Une gestion comme le propose monsieur Tini est une chose ambitieuse mais a le mérite de prendre en compte toute la ville et tous les habitants en étant très pragmatique et avec une volonté d'avoir une ville propre et agréable a vivre pour tous. Le succès des initiatives. Publiques et des bailleurs de fond, ainsi que l'adhésion de la population a ces mesures est essentiel. La gestion saine des ressources au niveau des pouvoirs publics est aussi capitale pour rendre la confiance aux usagers et pour un travail efficace avec tous les acteurs du traitement des déchets formels ou informels. Enfin l'éducation et la sensibilisation de tous est toujours aussi importante et ne doit pas être sous estimée car c'est par là que vient le changement.