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LA VILLE MAROCAINE : Essai de lecture synthétique

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(2011)

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  • @yous.ziani

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  • @yous.ziani
    3 years ago
    La littérature au tour de la ville marocaine est riche et abondante. Si la recherche réalisée jusqu’ici au Maroc lui consacre une partie non-négligeable dans différents travaux, un travail de synthèse et d’élaboration des schémas explicatifs globaux reste toujours d’actualité. Dans son ouvrage intitulé « la ville marocaine : essai de lecture synthétique », le professeur M. Chouiki estime que la lecture de la ville marocaine s’impose aujourd’hui à la fois au niveau de la recherche académique, ainsi qu’au niveau de l’élaboration des documents d’urbanisme. Cette nécessité trouve sa justification dans les contraintes rencontrées pour « le passage des études sectorielles à la vision globale que nécessite l’identification des orientations stratégiques et la cohérence des options aménagistes ». Cette approche s’explique du fait que la population marocaine est en passe devenir une majorité urbaine. Cette évolution ainsi que ses implications spatiales, économiques, politiques et sociales exigent d’appréhender ce phénomène urbain dans sa globalité. C’est cette perspective que la ville marocaine : essai de lecture synthétique propose d’entreprendre. Comme le souligne Remy J VOYEL L. dans la ville : vers une nouvelle définition, le vocable ville reste tout de même un « concept ambigu » témoignant dans le cas marocain d’une longue tradition du fait urbain. Cette ambiguïté est accentuée par les changements « dans la conception et le fonctionnement des villes héritées de l’administration du protectorat, et les difficultés rencontrées par le pays en vue de gérer un processus d’urbanisation assez souvent qualifié de foudroyant ». L’ouvrage du professeur Chouiki propose de lever cette ambigüité « en vue de faire coller la ville à la quantification de la population urbaine, les agglomérations classées comme municipalités seront associées aux centres statistiquement définis comme urbains ». La complexité des thématiques guidera le travail de l’auteur à travers des « hiérarchisations suspensives pour bâtir un ensemble cohérent et complémentaire ». Le but étant de mettre la lumière sur les principaux points non encore éclaircis dans l’étude du fait urbain au Maroc. La lecture de l’ouvrage nous amène au travers d’un raisonnement articulé autour de deux principes méthodologiques : La diversification des angles d’approche et la confrontation des schémas théoriques aux enseignements tirés de la réalité du terrain. La ville marocaine une lecture synthétique, offre d’après son auteur une « lecture multidimensionnelle optimale, en raison de l’ampleur de l’interférence entre les aspects structurels, fonctionnels, dynamique et imaginaire de la ville, à laquelle il s’adosse ». Nombreuses sont les problématiques traitées dans cet ouvrage. C’est somme toute un essai qui cherche à sortir « le phénomène urbain marocain du moule fait par et pour une époque révolue » en tracer le chemin vers une nouvelle approche globale et multidimensionnelle de la problématique urbaine. La vie urbaine a bien évolué depuis le début du 20e siècle. Cette transformation doit être comprise au-delà d’un simple changement dans la vie des marocains. Elle constitue à la fois « la structuration du territoire et des rapports avec le monde extérieur ». Dans ce contexte la ville joue un rôle central dans la connexion des réseaux de plus en plus complexes où les marocains se trouvent « collectivement et individuellement [connectés] à des circuits économiques, sociaux et culturels fonctionnant à des échelles très différenciées ». La ville marocaine est amenée à jouer un rôle important répondant aux aspirations du pays entier au développement et à la modernisation. Comme partout ailleurs, toutes les villes n’avancent pas au même rythme. Ce décalage produit à terme des espaces déséquilibrés. Dans ce contexte, la ville qui continue à développer des distorsions socio-spatiales importantes, perd en même temps ses « caractères socio-culturels locaux au profit d’une standardisation stérilisante sur tous les plans. Elle est conçue selon un modèle standard uniformisant, même là où le cachet local doit être mis en évidence. Ce qui se traduit par une discordance flagrante dans le contexte local et régional». Malgré ces dysfonctionnements, la ville marocaine continue à jouer son rôle de locomotive, de régulation sociale et de modernisation de mode de vie. Afin de faire face à ces problèmes, il est impératif de réinventer de nouveaux outils. Le développement de cette ville passe aussi par le renforcement de son intégration à des réseaux nationaux et internationaux. Dans son ouvrage, l’auteur revient aussi sur l’histoire coloniale au Maroc soulignant que la ville marocaine n’a pas su opérer le « mariage durable entre l’urbanisme local et l’urbanisme colonial surtout que les autorités coloniales ont voulu « appliquer aux villes nouvelles les principes les plus modernes et les plus raffinés de l’urbanisme ».
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