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Participations citadines et action publique

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(2008)

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  • @axelou

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  • @nicolas_zamora
    10 лет назад
    Introduction Au sein des nouvelles réflexions sur l’action publique, une recherche sur les effets d’une approche participative à l’intérieur de l’action publique est de plus en plus intéressante et importante. De cette manière, Yves Sintomer et Loïc Blondiaux développent la notion d’«impératif délibératif ». Cette notion s’appuie donc sur l’initiative de la participation de la société civile dans la prise de décision de l’action publique. Par conséquent, les professionnels de l’action publique sont confrontés à intégrer de nouveaux acteurs provenant de différentes sphères sociales d'où l'apparition de la logique de « gouvernance ». Face à cette réalité le livre intitulé Participations citadines et action publique, dirigé par Olivier Legros, essaie d’apporter une analyse sur les politiques participatives. Ce livre regroupe différents textes centrés sur les participations citadines africaines. Néanmoins, une vision en dehors des repères occidentaux et une comparaison entre les villes de l’Afrique du Nord, de l’Afrique Sub-saharienne, du Proche et du Moyen Orient permettent de voir quels sont les points de convergences et de divergences sur les formes de participation citadine explorées dans chaque ville. Par conséquent, les formes de participation montrent la confrontation des citadins lors des négociations (si elles existent) de certains projets. Partie 1 : L’idéologie participationniste dans l’action publique : entre les discours et les faits La place occupée par les citadins dans l’action publique se retrouve notamment dans le « discours » participatif. En effet, les principes participatifs sont avant tout importés à partir des expériences élaborées dans le continent sud-américain pendant les années 1980 comme le montre le budget participatif de Porto Alegre au Brésil. Désormais, ces principes sont intégrés au sein des institutions internationales et donnent naissance à un nouveau référentiel. Ce référentiel s’explique par une diffusion de notions et donc de la terminologie inspirée de la Démocratie Participative. Egalement, cette situation situe de nouvelles obligations lors des projets d'aménagement dépendant du financement des institutions internationales. C’est le cas du principe de concertation dans les programmes de développement local financés par les Fonds Européens ou le Programme d’appui au développement local à Dakar. Remarquons que la sphère politique favorise ces prérogatives administratives lorsque ces dernières leur permettent de tirer un avantage. Ainsi, les campagnes politiques sont évidemment des moments et des lieux propices pour parler de participation citoyenne. Dans un autre sens, les ONG conseillent l’appropriation des mesures participatives par la société civile mais ces même ONG peuvent dépendre financièrement des partenaires du Nord ce qui montre une claire perte de légitimité et d’initiative. Les cas du Liban et de la Tunisie montrent que les projets d’aménagement peuvent être centraux dans les questions de participation car les décisions sont fortement centralisées par l’Etat. Ce monopole étatique fait des citadins des simples exécutants de directives décidées en amont. Par ailleurs, cette centralité favorise l’introduction des intérêts privés donnant lieu à une « privatisation des Etats ». Cela se traduit par un intérêt du secteur privé pour les projets d’aménagement qui augmentent les valeurs foncières. Par conséquent, ces projets ciblent les citadins favorisés où l’absence d’opinion des citadins ordinaires est évidente. Néanmoins, de nombreuses actions collective visent une plus forte participation au sein des projets d'aménagement. Partie 2 : l'action collective et les dispositifs participatifs L'analyse des dispositifs participatifs dans la sphère urbaine tend à négliger les participations citadines en montrant l'implication des citadins comme étant passive. Par contre, les citadins essaient constamment d'accéder aux biens publics et donc à l'action publique. Le cas tunisien des conseils de quartier est un exemple à tenir en compte. Les citadins des quartiers mal lotis tendent à recourir à des stratégies de revendications en passant par des manifestations, des chantages et des émeutes. Cette mobilisation peut dans certains cas évoluer pour donner naissance à des groupes de pression composés de personnes ayant un capital culturel leurs permettant de négocier directement avec les décideurs de l'action publique. Par ailleurs ces coalitions se retrouvent souvent soutenues par des partis politiques qui s'opposent aux gouvernements en place ce qui encourage une dynamique politique déterminée par le clientélisme. Les ressources financières qui sont mises à disposition pour les structures participative font que ces dernières continuent à garder les comportement opportunistes qui caractérise l'action collective traditionnelle. Par conséquent, ces nouvelles structures restent traditionnelle dans le sens qu'elles sont participatives seulement pour attirer les fonds financiers internationaux. Par conséquent, les dynamiques collectives peuvent donner lieu à de nouvelles formes de négociations et de pilotage des gouvernements urbains. Partie 3 : les nouvelles formes de la régulation sociale et politique Les aides internationales peuvent jouer un rôle important dans la régulation sociale et politique des acteurs locaux. D'une part, les structures se revendiquant comme participatives peuvent être des moyens d'expression pour les habitants des quartiers. Cela s'explique par le fait que ces structures sont des institutions intermédiaires lors des négociations de projet ou de recherche de fonds. Dans plusieurs villes de l'Afrique du Nord l'apparition d'institutions intermédiaires, prenant le relais des institutions en charge de l'aménagement, concède une transformation des règles et des mode de pilotage de l'action publique. Ce changement instaure de nouvelles formes de procédures et de techniques, et de nouvelles formes d'encadrement de la société urbaine passant par les associations locales. Ainsi, le changement de réforme de pilotage a des conséquences dans le mode d'échanges entre les gouvernants et les gouvernés. Ces derniers s'appuient fortement sur des « notables » locaux ou des « bourgeois urbains » ayant la capacité de dialoguer grâce à leur capital culturel et social face aux responsables des projets d'aménagement. Ainsi, cette capacité de dialogue leur donne un statut d'expert locaux. Conclusion Ce livre composé de plusieurs textes traitant les démarches participatives du continent africain permet de voir une diffusion large des initiatives participatives. En annonçant une forte implication des citadins dans les dispositifs, une réalité est importante à tenir en compte. La culture politique de nombreux pays africains favorise les approches clientélistes où la loi du plus rusé reste la règle. D'autre part, les dispositifs ne montrent pas une vraie décentralisation du pouvoir par rapport aux objectifs des démarches participatives car les dispositifs sont avant tout de consultation et non de délibération. Et enfin, des nouvelles institutions intermédiaires apparaissent en livrant des ressources jusqu'ici négligées : le pouvoir symbolique et le capital de négociation. Ces ressources livrent une marge d'action donnant des gains lors des revendications, fortement liées aux principes de mobilisations collectives.
  • @axelou
    10 лет назад (последнее обновление10 лет назад)
    *** Introduction : présentation de l’ouvrage et des axes d’étude *** L’essai Participations citadines et action publique est le fruit des réflexions de l’atelier "villes et politiques", qui de 2003 à 2005 a réuni 13 chercheurs et doctorants sur le thème de la participation dans des villes « du sud ». Paru en 2008, l’ouvrage ne prend pas en compte les bouleversements apparus depuis cette date (Printemps arabe, crise économique, et diminution des budgets de coopération internationale). L’ouvrage cherche à nourrir la réflexion et le débat sur les politiques de participation, tout en procédant à une désoccidentalisation du regard sur le thème. En effet, il présente six contributions issues de zones géographiques différentes : dans des villes d’Afrique du nord (Rabat, Tunis), d’Afrique noire (Dakar, Cotonou), ainsi que du Proche et du Moyen Orient (Jérusalem-Est, Sanaa). Cela permet en outre d’étudier une diversité de types de régimes (démocratique, autoritaire, colonisateur), ce qui constitue une bonne mise en perspective des diverses formes de participation citadine -et citoyenne- (participation institutionnalisée, participations spontanées au débat public, groupements de citoyens, oppositions frontales) Derrière la diversité des terrains et des objets d’étude, trois axes transversaux seront dégagés dans cette fiche de lecture, comme nous le propose la conclusion en fin d’ouvrage : la place réelle du citoyen dans l’action publique au regard du développement du référentiel participationniste (Partie 1) ; le changement (ou non) des modalités d’action collective (Partie 2), le changement (ou non) des formes de régulation socio-politique (Partie 3). *** Partie 1 : La place du citoyen dans l’action publique sous le référentiel participationniste *** Au nord comme au sud, on peut observer la montée en puissance de ce qu’Yves Sintomer et Loïc Blondiaux nomment « l’impératif délibératif », à savoir la légitimation croissante (du moins dans les discours) de la place du citoyen dans l’action publique. Le développement du nouveau référentiel d’action publique autour de la participation citoyenne est majoritairement porté par les Organisations Internationales telles que la Banque Mondiale ou le FMI (comme le montrent les travaux d’Annick Osmont). Sur le terrain, les ONG se font le relai de la nouvelle idéologie de la participation, en l’inscrivant la plupart du temps comme condition d’attribution de fonds dans des programmes. Ainsi, le référentiel de la participation infuse progressivement dans l’ensemble de la société, au point de devenir un nouveau registre de légitimation politique pour les pouvoirs publics : cela est vrai pour les régimes démocratiques, mais également pour les régimes autoritaires (notamment dans la Tunisie de Ben Ali, où la participation, est matérialisée par le pouvoir à travers des comités de quartier). Il ne s’agit cependant là que d’éléments de discours, et de référentiels cognitifs. En ce qui concerne la place effective du citoyen dans l’action publique, le constat est moins unanime. Dans un certain nombre de situations, le référentiel est approprié complètement par les autorités : c’est par exemple devenu un argument de campagne lors des élections communales de Dakar en 2002, et il semblerait qu’un certain nombre de leaders associatifs promeuvent et développent la démarche participative au sein de la capitale Sénégalaise. Cependant, on observe que les pouvoirs publics ne sont pas toujours disposés à laisser les citoyens entrer dans le débat public, comme le montre l’étude de Tunis : en apparence, on pourrait croire que le pouvoir central se conforme aux exigences des bailleurs de fonds internationaux sur la participation avec la mise en place de conseils de quartier. Cependant, force est de constater que ces dispositifs vont à l’encontre d’une démarche participative, puisqu’ils sont chargés d’asseoir l’autorité de l’état par l’intermédiation avec les populations. La place du citoyen dans l’action publique n’est donc pas nécessairement développée par l’arrivée du référentiel « participation » dans l’action publique. Il s’agit plutôt d’un mot-valise où l’on range côte à côte les démarches instrumentales du président Ben Ali, et celles d’ONG comme Enda qui financent des budgets participatifs au Sénégal. L’adhésion à l’idéologie participationniste ne conduit pas nécessairement les autorités à renoncer à leurs pratiques traditionnelles : elles restent en quelques sortes les maitresses du jeu de la participation institutionnalisée. Lorsque celles-ci décident de développer une réelle participation des citadins à l’action publique, on peut se demander si cela les conduits à renouveler leur répertoire d’action collective ? C’est l’objet de la partie 2. *** Partie 2 : Le changement (ou non) des modalités d’action collective avec l’arrivée de dispositifs participationnistes. *** Un constat s’impose avant de traiter des changements induits par des dispositifs participationnistes : même en l’absence de tels dispositifs, les citadins sont actifs pour peser dans le jeu de l’action publique. En reprenant le cas de la Tunisie de Ben Ali (où l’on ne peut pas considérer les conseils de quartier comme de réelles instances de participation), on se rend compte que les citoyens peuvent tout de même peser dans les projets d’aménagement : cela est démontré avec l’étude d’une coalition d’intellectuels (architectes, urbanistes, journalistes) contre un projet d’aménagement de l’avenue centrale de la capitale, où encore dans le processus de négociation de squatters sur des terrains prochainement aménagés à Tunis (dans la zone du lac nord). Le chantage, la négociation, la campagne médiatique, et parfois même la violence peuvent être des recours efficaces pour des populations qui ne sont pas écoutées par les pouvoirs publics. En présence de dispositifs de participation institutionnalisés, les études développées dans l’ouvrage ne permettent pas de conclure à un réel changement du répertoire d’action collective des citadins. Les règles qui régissent ces nouveaux dispositifs sont les mêmes que dans l’action collective traditionnelle (présence « d’entrepreneurs politiques », comportements d’opportunisme, jeux de pouvoirs internes…). Parfois même, les dispositifs institués viennent remplacer de façon artificielle des structures qui existaient auparavant sans l’étiquette « participation », comme au Sénégal, où les « mobotay » (associations féminines d’entraide) se transforment en « groupement de promotion féminines » pour coller aux exigences des bailleurs internationaux en termes de participation. Si les techniques d’action collective ne sont pas renouvelées par l’apparition du référentiel participationniste, les formes de régulation sociale et politique, en revanche, le sont : c’est l’objet de la partie 3. *** Partie 3 : le changement (ou non) des formes de régulation sociopolitique *** L’arrivée de politiques participatives s’inscrit dans un vaste mouvement de réforme du gouvernement urbain. Elles accompagnent le développement de la « gouvernance », c’est-à-dire de l’inclusion de différentes parties prenantes dans la gestion de l’action publique : on peut ainsi trouver dans une même politique publique des institutions publiques, des acteurs privés, des associations, la société civile et des bailleurs de fonds internationaux. Dans ce modèle de la gouvernance, la société civile s’exprime et agit, entre autres, par les dispositifs participationnistes institués. Cette gouvernance prend souvent la forme d’un « urbanisme de projet », là où le « gouvernement urbain » se résumait à l’interventionnisme public. De nouvelles formes de pilotage voient le jour : il faut faire de la médiation entre les acteurs, construire des supports pédagogies, etc. comme dans le cas de la Méthode active de recherche et de planification (MARP) développée au Maroc. Cependant, les politiques participationnistes, bien qu’elles ouvrent l’espace d’expression légale de la population, ne parviennent pas (pour le moment) à affranchir le citadin des obligations de courtage et d’intermédiation auprès d’élites : bien souvent, la mobilisation des notables reste un complément indispensable pour faire marcher des démarches citoyennes. D’autre part, les dispositifs participatifs viennent recréer une élite politique interne au domaine de la participation (jeunes diplômés, leaders associatifs…). Cette élite possède un capital culturel (connaissance des mécanismes politiques, des mécanismes d’attribution de fonds…) et un capital social (capacité de mobilisation de réseaux sociaux, connaissance des acteurs politiques de plus haut rang…) qui les rend indispensables dans la médiation avec les pouvoirs publics. Plus que de remettre en cause les modes traditionnels de régulation (intermédiation, courtage), les politiques participationnistes permettent l’apparition de nouveaux acteurs politiques, et l’apparition de nouveaux espaces de débat pour les citadins. *** Conclusion *** L’ouvrage présente donc une diversité d’études sur la participation citadine dans l’action publique, dans les villes africaines et moyen-orientales. De cette étude globale, on a ressorti trois idées principales. Premièrement, le référentiel participationniste semble aujourd’hui très rependu dans l’imaginaire politique des pays étudiés, mais ça n’est pas pour autant qu’il est effectivement mis en place. Deuxièmement, l’arrivée de dispositifs de participation citadine à l’action publique ne garantit pas vraiment un renouvellement des modes d’action collective. On assiste plutôt à une répétition des techniques traditionnelles d’action sur de nouveaux espaces politiques. Troisièmement, les politiques participationnistes, en s’inscrivant dans un mouvement de passage du gouvernement urbain à la gouvernance urbaine, changent le mode de régulation politique de l’action publique, en introduisant des acteurs privés, et la société civile dans la gestion des projets. Cependant, ce changement ne remet pas en cause les fondements de la régulation sociale, puisque de nouvelles élites émergent entre la population et les pouvoirs publics. Cette étude riche en contextes et en dispositifs étudiés, permet une réelle montée en généralité à la fin de l’ouvrage, tout en ayant réelle caution scientifique par la présence d’une dizaine de chercheurs impliqués dans l’atelier « villes et politiques ». L’ouvrage pose de nombreuses questions sur la participation des citadins à l’action publique, sans jamais tomber dans le cliché angélique, ou au contraire trop critique. On peut néanmoins regretter que les démarches d’empowerment, évoquées en filigrane dans l’ouvrage, ne soient pas plus étudiées comme alternative aux dispositifs participatifs institutionnalisés, et comme piste pour le développement des capacités d’action publique des citadins.
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