Contexte de publication
«LES VILLES D’AFRIQUE FACE À LEURS DÉCHETS» est un ouvrage qui voit le jour dans un contexte de désordre urbain en matière de déchets produit par les populations, suite à la crise de croissance urbaine connue par les villes Afrcaines. Il est donc question dans cette ouvrage de présenter la situation qui prévaut en Afrique en matière de gestion des déchets qui sont de plus en plus un problème pour les citadins du fait des risques qui sont liés au dépôt illégal des ordures. Ses auteurs sont EMMANUEL NGNIKAM ET ÉMILE TANAWA et cet ouvrage a été publié en 2006. Le premier EMMANUEL NGNIKAM est ingénieur du génie civil, diplômé de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé et titulaire d’un doctorat en sciences et techniques de déchets de l’INSA de Lyon en France. En plus de sa qualité d’enseignant, il est un homme de terrain rompu dans les conduites des projets particulièrement dans le domaine de gestion et traitement des déchets. Le second EMILE TANAWA est professeur des universités et directeur régional de l´Agence universitaire de la Francophonie pour la Caraïbe depuis septembre 2004. Il est docteur en aménagement et techniques urbaines de l’INSA de Lyon en France. Il a conduit plusieurs projets d’aménagement en rapport avec la gestion des déchets, il a été pendant longtemps expert auprès de quelques organisations nationales et internationales (PNUD, PDM, FEICOM, ONU Habitat) sur les questions urbaines. Cet ouvrage s’interroge sur la problématique de gestion des déchets dans les villes Africaines et montre en effet que la gestion de ces ordures est cruciale dans la mesure où la dynamique urbaine Africaine est mouvementée du fait de la croissance urbaine. Il faut donc gérer d’une manière efficiente les ordures produites par les populations.
Au rang des thèmes abordés par les auteurs, nous retiendrons trois autour desquels s’articulera notre discussion. Le premier thème porte sur les pratiques actuelles de gestion des ordures ménagères dans les villes des pays en développement, le thème deux porte sur le cadre institutionnel et réglementaire de la gestion des déchets dans quelques pays d’Afrique de l’ouest et du centre, nous insisterons sur le cas du Cameroun, et le troisième thème porte sur quelques filières de traitement des déchets pour les pays en développement.
- Pratiques actuelles de gestion des ordures ménagères dans les villes des pays en développement
Aujourd’hui, en Afrique, à la faveur de la croissance urbaine galopante et de ses corollaires, l’assainissement et la gestion des déchets sont devenus des préoccupations importantes. Il suffit de traverser n’importe quelle ville Africaine pour constater les manifestations du problème : amoncellement de déchets, détritus le long des routes, ruisseaux bloqués, sites d’enfouissement menaçants la santé dans les secteurs résidentiels, et éliminations inadéquates des déchets toxiques. Dans les villes des pays en développement, notamment en Afrique, l’amélioration du cadre de vie est au cœur de toute politique de développement. Enjeu clé, l’accès à l’assainissement et à un service de gestion des déchets est malheureusement trop souvent délaissé par les décideurs locaux, nationaux ou internationaux, en raison souvent du manque de connaissances et de méthodologies sur ces problématiques.
En effet les auteurs sur ce thème essayent de monter quelques outils mis sur pied afin de collecter les ordures, mais un constat reste à relever. Les services en acharges de la collecte ne font pas toujours ce qu’il faut. En outre Pour le service d’élimination des ordures ménagères, les conséquences des contraintes sont doubles : les quartiers « spontanés » par exemple restent globalement inaccessibles aux véhicules classiques d’enlèvement des ordures ménagères (bennes) ; mais en même temps, les distances y sont trop importantes pour envisager un apport volontaire des ordures par l’ensemble de leurs habitants jusqu’aux axes viabilisés où il redevient possible d’assurer un tel enlèvement. Dans les grandes agglomérations sub-sahariennes, les dispositifs de pré-collecte à forte intensité de main-d’œuvre, utilisant des moyens rustiques et opérés par des micro-entreprises privées (au sens large), émanant des quartiers spontanés eux-mêmes, semblent ainsi être les seuls en mesure de combler le fossé entre lesdits quartiers et ce qui existe actuellement de trame de voirie cohérente et en bon état, et donc d’assurer la généralisation du service à cette partie de l’espace urbain « Charrette à traction animale, Charrette à traction humaine (pousse-pousse), des tracteurs agricoles» sont des exemples cité par les auteurs dans leur livre. Donc même si des efforts sont faits en matière de collecte des déchets dans les villes Africaines beaucoup de chose restent encore à réaliser notamment le cadre réglementaire de la gestion des déchets dans les villes Africaines.
- Cadre institutionnel et réglementaire de la gestion des déchets dans quelques pays d’Afrique de l’ouest et du centre
Les auteurs dans cette partie du travail évoquent un certain nombre d’éléments dont il est important de rappeler. Les acteurs qui interviennent dans la gestion des déchets sont entre autre les institutions, les ONG, les usagers, les sociétés privés comme HYSACAM au Cameroun, les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux. Nous allons sur cette partie insister sur le cas du Cameroun. La politique camerounaise de gestion des déchets ménagers s’appuie sur un partenariat public-privé qui permet aux plus grandes villes camerounaises de disposer d’un service régulier de collecte et de traitement des ordures ménagères. Ce modèle, qui a fait ses preuves, reste confronté à la pérennité de son financement mais il peut constituer un exemple de solution intéressant pour des pays confrontés à des problèmes similaires. La ville de Douala a été la première à concéder, en 1969, la gestion de ses déchets solides municipaux à une entreprise privée suite au constat d’échec de la gestion en régie municipale. La ville de Yaoundé suivra, dix ans plus tard. En1987, dans une dynamique de décentralisation, l’administration centrale a attribué la compétence de gestion des déchets non pas aux communautés urbaines de Douala et Yaoundé mais aux communes d’arrondissement subdivisions nouvellement créées des communautés urbaines. De plus L’administration a tiré dès la fin des années 90 les conséquences de ses tâtonnements à travers une nouvelle vision qui constitue le fondement de la politique camerounaise en matière de gestion des déchets. Le premier principe de cette politique est la reconnaissance de la gestion des déchets comme une compétence structurante, le second principe de cette politique est de mieux prendre en compte la spécificité du métier, qui exige une approche industrielle. Les ministères intervenant dans la gestion des déchets au Cameroun sont :
- Le ministère de l’environnement et de la protection de la nature
- Le ministère de l’agriculture et du développement rural
- Le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation
- Le ministère de l’eau et de l’énergie
- Le ministère du développement urbain et de l’habitat
- Le ministère de la santé publique
- Le ministère de l’industrie des mines et du développement technologique
Il existe donc comme l’évoquent les auteurs tout un package de ministère en charge de la question de déchets et malgré cela nous remarquons juste beaucoup restent à faire d’autant plus que la population urbaine Africaine augmentera encore plus d’ici 2050 (prévision de l’ONU Habitat).
- Quelles filières de traitement des déchets pour les pays en développement 175
Dans cette partie de l’ouvrage les auteurs développent les méthodes qu’on pourra mettre sur pied pour une gestion plus durable de déchets. Ils pensent pour cela que peut éco concevoir la gestion des déchets. Ceci permettrai de maitriser tous les risques que l’on cour de traitement des déchets (collecte, transport, recyclage…).
Pour cela donc les besoins de sensibilisation des habitants à la propreté et d’opérations exemplaires non marchandes comme les nettoyages de dépôts sauvages que l’on retrouve dans pratiquement tous les coins de rue sont indéniables. La réalisation, surtout quand elle implique des opérateurs de pré-collecte, favorise sans aucun doute l’adhésion des habitants/usagers au service qu’ils proposent. Mais il ne paraît ni sain, ni viable, tant en termes de moyens techniques que de charges financières, que les entreprises de pré-collecte en restent les principaux, voire les seuls, maîtres d’œuvre à l’interface avec la population du quartier. Voilà typiquement un domaine dans lequel d’autres acteurs, notamment la collectivité locale, se doivent d’assumer pleinement leurs responsabilités ou de développer une fonction qui leur sied davantage qu’aux entreprises elles-mêmes. C’est le cas des diverses « structures relais » représentant les habitants/usagers du quartier que l’on retrouve dans presque toutes les expériences, ou des esquisses d’organisation professionnelle que l’on voit aussi émerger sous forme de coordination des opérateurs.
Au Cameroun la structure HYSACAM est la principale société privée de traitement des déchets ménagers au Cameroun. Elle est signataire de contrats de gestion avec 14 villes camerounaises. En décembre 2009, réunis à Marrakech (Maroc), les maires africains ont reconnu son efficacité en lui décernant le 1er prix “Africités de la gestion des déchets en Afrique”. Une des raisons du succès d’Hysacam réside dans sa capacité d’adaptation à l’évolution des besoins. Elle a embauché des personnels compétents et déployé des équipements modernes et bien entretenus, nécessaires pour gérer les déchets de villes pouvant atteindre plusieurs millions d’habitants. Ces moyens lui permettent d’atteindre des taux de collecte de 80% à 90 %. Pour traiter les quartiers plus difficilement accessibles, Hysacam a développé des accords de pré collecte avec des associations qui récupèrent les déchets dans les quartiers enclavés et les acheminent vers les bacs de l’entreprise. Egalement dans la ville de Dschang située à l’Ouest Cameroun se développe un projet de compostage des ordures ménagères depuis plus 05ans déjà. Un avantage intéressant de ce projet est la production du compost en quantité importante aujourd’hui, utilisé dans les grands champs pour l’agriculture.
Ces deux exemples sur le Cameroun montrent que les choses s’améliorent de plus en plus dans le bon sens. Il faudrait juste que l’Etat s’implique d’avantage.
Conclusion
En définitive il était question pour nous de discuter sur quelques thèmes développés dans un ouvrage portant sur les villes Africaines. L’ouvrage que nous avons choisi s’intitulait «LES VILLES D’AFRIQUE FACE À LEURS DÉCHETS » avec pour auteurs EMMANUEL NGNIKAM ET ÉMILE TANAWA. Nous avons choisi trois thèmes sur lesquels nous avons axés nos discussions. Il ressort en conclusion que les villes Africaines rencontrent encore bien de difficulté à résoudre le problème de déchets. Les pratiques utilisées se résument à l’enfouissement qui est une opération à la longue très dangereux pour les sols et la nappe phréatique. Nous avons dits que des efforts sont faits mais ne suffisent pour endiguer ce problème dans nos villes.
Nous souhaiterons d’avantage une forte implication de la part de nos Etats qui jusqu’ici se sont contentés de signés quelques contrats pour la collecte, or il faut collecter, traiter et en fin valoriser.
Bibliographie
pour plus d'information vous pouvez consulter les livres suivants:
TANAWA E. et NGNIKAM E. Programme « Gestion durable des déchets et de l’assainissement urbain », comment aller plus loin dans le cas du Cameroun ? Acte de colloque organisé à Yaoundé du 2 au 4 novembre 2003. Yaoundé, février 2004, 123 p.
ABUHGIENDO ROLLAND TUM. Maîtrise des entrées et sortie d’un centre de stockage d’ordures ménagères : cas de la décharge contrôlée de Nkolfoulou à Yaoundé. Mémoire de fin d’étude d’ingénieur de conception option Génie civil de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé. Yaoundé 2004, 68 p.
ADEGNIKA F. et NGNIKAM E. Étude sur la mise en place d’un système pérenne de collecte et de valorisation des déchets solides urbains à Libreville. Étude commandée par le Projet forêt environnement, ministère de l’Économie forestière, des Eaux, de la Pêche, chargé de l’Environnement et de la Protection de la nature. Libreville, mars 2002, 93 p.
Referenzen
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