Описание

Mike Davis né en 1946, est un sociologue américain de l'urbain, également ethnologue et historien, natif de Californie, il est aujourd'hui professeur à l'université d'Irvine, et actif à la New Left Review ainsi qu'à la Socialist Review. L'ouvrage est un bref essai sur la relation entre la forme urbaine de Dubaï et les causes ou les conséquences politiques et « civisationnelles » de cet urbanisme. L'auteur s'interroge sur la position de Dubaï comme « modèle ». Il est suivi d'un texte de François Cusset, Questions pour un retour de Dubaï, qui prolonge et développe le premier essai. Avertissement : Ce livre peut choquer, non seulement sur le fond mais aussi sur la forme. L'auteur émaille tout le texte d'expressions excessives et négatives, jugeant par avance le propos. Ainsi comme l'a écrit René-Eric Dagorn dans la revue Sciences Humaines à propos de l'ouvrage du même auteur, Le pire des mondes possibles, Mikes Davis nous livre « une réflexion radicale, contestable, édifiante et stimulante. »1 Dans le stade Dubaï du Capitalisme, l'auteur commence par brosser un rapide tableau de la ville, comme si le lecteur, y faisait une courte escale pour affaire. Dans le chapitre « Fantasmes en lévitation », il développe l'introduction par quelques faits et chiffres marquants. Dans la partie suivante, appelée « Gigantisme », l'auteur décrit les formes et le mode de production de Dubaï. Il y introduit le thème du chapitre d'après « Le Miami du Golfe persique », expliquant les fondements de l'économie Dubaïote. Il est complété par la partie intitulée « Zone de Guerre », traitant de la position stratégique de Dubaï, sur le chemin en transit vers les zones de guerres. Le chapitre « Le beach club de Milton Friedman », fait référence à l'économiste américain qui développé la théorie du libéralisme au cours du XXes, en exposant les mécanismes économiques à la base de l'expansion de Dubaï. Le dernier chapitre « Une majorité de cerfs invisibles », l'auteur nous rappelle l'ultime envers de la médaille ou du décor : les conditions de quasi esclavage des milliers d'ouvriers et employés. « Dubaï est devenue la nouvelle icône globale de l'ingénierie urbanistique d'avant-garde. » sous le règne de l’Émir Cheikh Mohammed El Maktoum. Pourtant l'auteur avance également que la compétition au gigantisme, l'exigence « world class », sont un argument de vente car « tous ensemble, ils contribuent à construire une marque ». Derrière cette dernière affirmation, il s'interroge sur la question suivante tout au long de son essai : Dubaï est-elle « le prototype émergent de la ville du XXIes », celui du « stade de l'hyper-capitalisme » ? Tout d'abord, dans ces propos introductifs, Mike Davis, compare régulièrement Dubaï à d'autres villes : Miami, Shangaï, Las Végas, Disney World, le projet de capitale du IIIe Reich, Rome, Manhattan. Il explique, en se fondant sur la théorie de Trosky « la dialectique du développement inégal combiné » que Dubaï copie ses « idéal-type », sans être passé par toutes les phases du processus de développement, qu'elle produit donc des copies plus vraies que nature, débarrassées de leurs imperfections en quelque sorte. Notez que cette théorie a été décrite pour l'adoption de nouvelles structures sociales, par les sociétés sous-développées. L'auteur s'attaque ensuite à l'histoire économique de ce territoire et décrit la comment le pays a développé le commerce, la finance et les loisirs jusqu'à présenter en 2010 100% du PIB sur des activités non pétrolières. Il explique néanmoins la relation étroite entre les différentes économies dont bancaire due aux placements des pays pétroliers voisins. Il détaille également comment la demande chinoise, la peur de la guerre et du terrorisme (le livre a été écrit en 2006, peu après les attentats de 2001) et le pic de Hubert (quand les réserves ne pourront pas satisfaire la demande), font grimper les prix et enrichissent Dubaï. Il fait également état des divers trafics, de la « connexion terroriste » et de la position de place de transit vers les zones de guerres régionales, qui alimentent aussi Dubaï. Il insiste donc sur la structuration marchande de Dubaï. Après, Mike Davis s'arrête sur le fonctionnement politique et managérial de Dubaï : il explique en effet que la ville est gouvernée comme une entreprise et que les entreprises majeures sont possédées par le pouvoir politique, dont le but est de « capter le plus de valeur ajoutée ». Il renoue avec son postulat de stratégie première marchande, qu'il base donc sur la concentration extrême des pouvoirs que l'auteur qualifie de féodal. Par ce biais, il accrédite l'hypothèse d'une société sous-développée et donc sa théorie du développement inégal combiné marquée par la copie sans imperfections de l'idéal-type. Pour finir, ils décrit la situation sociale dramatique des milliers de prostituées et d'ouvriers, exploités par ce système en violation des règles de l'OIT et des droits fondamentaux de l'homme et de la femme. Ce dernier point abonde également dans le sens d'une société sous-développée, au moins du point de vue des libertés sociales et appuie le point précédent. En conclusion l'auteur nous livre sa propre réponse à la question posée au début : Dubaï est-elle « le prototype émergent de la ville du XXIes » ? « Mais le futur qu'il construit à Dubaï – sous les applaudissements des milliardaires et des multinationales du monde entier – s'apparente plutôt à un cauchemar émergé du passé : la rencontre d'Albert Speer et de Walt Disney sur les rivages de l'Arabie. » Finalement cette question, c'est à nous lecteur, qu'il la pose ! En effet, après avoir posé la question, l'auteur tente de nous donner des données, des arguments de réponses, qu'il juge les plus complets. Chacun est donc libre d'y répondre. C'est ce que tente de faire le deuxième essai de l'ouvrage, celui de François Cusset, comme une réponse... Là encore l'auteur introduit la comparaison avec d'autres ville, Venise en l’occurrence. Il pose la question plus précisément : Dubaï serait-elle une « anti-ville vivante » et quid de la copie ? Dans la première partie, il décrit comment Dubaï n'a pas connu l'âge moderne », comment elle« a bondi par dessus les siècles bourgeois » et n'a pas vécut de période de conflit, de dialectique, qui l'on affranchit de la moralité, « de l'équilibre instable entre profit et vertus domestiques » : seules les libertés individuelles se déploient, le libéralisme économique est atteint. Le chapitre suivant va encore plus loin en décrétant que l'occident pourrait se situer en « banlieue du monde » grâce à une « hyper-déterritorialisation » de Dubaï : qui translate de façon continue de nouveaux éléments enrichis stylistiquement sur son sol, transplantée en rupture ou absence de nature (le désert) et organisée en série d'enclaves à l'inverse d'une ville comme « concentration d'espace ». L'auteur décrit ensuite une sorte de « nouveau » rapport au monde « aimablement touristique », « où l'on ne consomme pas seulement des biens et des services, mais de la sociabilité et de la détente, des impressions et des sentiments ». Cela témoigne du caractère artificiel de ce « Projet mégalomane minutieux» qui « n'est pas ce que produit de lui-même le capitalisme avancé. » L'auteur vient donc de nous donner sa réponse sur Dubaï et son « désir impossible d'être-ville » Il conclut sans conclure, en nous rappelant l'aspect futurocratique de Dubaï, la convergence des pouvoirs, le pouvoir-peur-pétrole, la liberté d'opinion et celle de commerce et enfin sur l'avenir qui « ne se laisse jamais facilement programme »... Pour conclure, l'auteur nous indique que la réponse à la question n'existe pas car nul ne peut prédire l'avenir ! Libre à chacun de déterminer son avis. Conclusion : C'est donc à chacun, d'adhérer ou non à ce stade Dubaï du capitalisme... Les deux essais posent également en arrière plan la question fondamentale suivante : qu'est-ce que signifie habiter ? Nota : Les innombrables formules stylistiques dénigrante sont très regrettables. D'autant plus que l'ouvrage est étayé par de nombreux faits et chiffres. Elles rendent l'ouvrage contestable sur la forme alors que le fond est argumenté rationnellement. 1 http://www.scienceshumaines.com/le-pire-des-mondes-possibles-de-l-explosion-urbaine-au-bidonville-global_fr_15376.html Bibliographie des ouvrages en français de l'auteur, directement issue de Wikipedia : City of Quartz : Los Angeles, capitale du futur [« City of Quartz:Excavating the Future in Los Angeles »], La Découverte,‎ 1997, 2006 Génocides tropicaux : Catastrophes naturelles et famines coloniales. Aux origines du sous-développement, La Découverte,‎ 2003, 479 p. (ISBN 978-2707136060) Le Pire des mondes possibles : de l'explosion urbaine au bidonville global [« Planet of Slums: Urban Involution and the Informal Working Class »], La Découverte,‎ 2006, 249 p. (ISBN 978-2707149152) Au-delà de Blade Runner : Los Angeles et l'imagination du désastre [« Beyond Blade Runner: Urban Control, The Ecology of Fear »], Allia,‎ 2006, 154 p. (ISBN 978-2844852045) Petite Histoire de la voiture piégée : Los Angeles et l'imagination du désastre [« Buda's Wagon: A Brief History of the Car Bomb »], Zones,‎ 2006, 247 p. (ISBN 978-2355220043) Le stade Dubaï du capitalisme, Les Prairies Ordinaires,‎ 2007, 87 p. (ISBN 978-2350960111) Paradis infernaux : Les villes hallucinées du néo-capitalisme [« Evil Paradises: Dreamworlds of Neoliberalism »], Les Prairies Ordinaires,‎ 2008, 315 p. (ISBN 9782350960074) Dead cities, Les Prairies Ordinaires,‎ 2009, 137 p. (ISBN 978-2350960074) Soyez réalistes, demandez l'impossible, Les Prairies Ordinaires,‎ 2012, 80 p. (ISBN 978-2350960579)

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