@sofiagruiz92

Conjecture, conjoncture, ouverture : une vue non déterministe de la traduction (Popper, Kuhn et Feyerabend « revisités »)

. Meta, (2013)
DOI: 10.7202/1023807ar

Abstract

Le présent article situe l'expérience de la traduction et la réflexion traductologique dans le cadre des débats épistémologiques initiés avec les travaux de Popper, Kuhn et Feyerabend. Pour ce faire, nous examinons un échantillonnage de propositions relatives à l'épistémè poppérienne et darwinienne mise de l'avant par Andrew Chesterman, l'incommensurabilité entre les programmes de recherche de Berman et de Toury, l'introduction aux études basées sur le corpus par Mona Baker, en référence à la notion de « troisième code » introduite par William Frawley, et, enfin, le caractère évolutif du protocole élaboré par l'équipe du GRETI pour sa retraduction de Faulkner. Nous sommes ainsi parvenus à trois constats : 1) tout traitement des données dans le cadre de la réflexion traductologique repose sur un savoir a posteriori et doit n'admettre qu'une axiomatisation « faible » liée à l'observation de tendances et de régularités n'obéissant pas nécessairement à une causalité ou à une finalité stricte ; 2) toute proposition élaborée dans ce cadre doit conserver un caractère non déterministe ; 3) la traduction comme expérience et la réflexion qui s'en inspire obéissent à un protocole évolutif. Nous concluons en exposant quelques prémisses d'une épistémologie pluraliste, ouverte, en nous inspirant de l'attitude critique défendue par l'épistémologue autrichien Paul Feyerabend.

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