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Habitat social au Maghreb et au Sénégal gouvernance urbaine et participation en questions

, and .
Habitat et Sociétés l'Harmattan, Paris, (JUIN 2009)Gouvernance urbaine et participation en questions.

Abstract

Cet ouvrage collectif fait suite au séminaire " Habitat social durable : regards croisés Maghreb-Sénégal" qui a eu lieu à Rabat (Maroc) en juin 2008, au siège de la caisse de dépot et de gestion.

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  • @aidaea

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  • @aidaea
    10 years ago
    A travers une approche comparative des politiques de logement et des dispositifs d’ingénierie sociale au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, cet ouvrage collectif interroge de manière critique et distanciées les notions volontaristes et normatives de gouvernance urbaine et de participation appliquées au domaine de l’habitat.  Les politiques de lutte contre la pauvreté et de résorption de l’habitat insalubre, les configurations institutionnelles et organisationnelles auxquelles elles donnent lieu, ainsi que la participation de la société civile et les nouveaux instruments d’ingénieries sociale, facilitent-ils l’accès au logement des populations défavorisées ?  De quelle manière et quelles sont les conséquences en termes de fabrication urbaine dans les territoires périphériques ? Si certains problèmes sont résolus, d’autres difficultés demeurent récurrentes et de nouvelles contraintes émergent. Alors que les partenaires multi-acteurs et la participation sont censés, garantir un processus plus inclusif, plus équitable et plus efficace que les interventions stato-centrées habituelles, ces initiatives se heurtent en pratique à de multiples défis d’ordre socio-économiques, organisationnel et politique. Edicté par les nations Unis en Septembre 2000, l’objectif numéro 7 , du Millénaire consiste à << Assurer un environnement durable >> et à réussir d’ici 2020 à << améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis >>.Toutefois les moyens préconisés restent fidèles à l’évolution générale de l’Etat à une fonction facilitatrice tant pour des raisons de cout que d’efficacité, partenariats <<public-privé>> et <<public-associatif>>visant à pallier les difficultés de l’intervention publique, décentralisation des décisions au nom de la démocratie locale et des actions de proximité, expérimentation de dispositifs visant à solvabiliser la demande. Dans la plupart des pays en développement, notamment au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, la production publique de logement ayant principalement touché la classe moyenne les fonctionnaires, c'est-à-dire les clients de l’Etat. Les groupes sociaux pauvres et vulnérables ainsi que certaines franges des classes moyennes ne pouvant accéder au crédit hypothécaire ont eu massivement recours aux filières informelles d’autopromotions foncière et immobilière (Durand-Lasserve ; 1996, 1996 ; Massiah, 2000) En réponse à ce problème structurel, la sécurisation foncière et les mécanismes de financement de logement sont aujourd’hui annoncés comme deux priorités concomitantes du domaine de l’habitat social-au détriment d’une part des parcs locatifs de logements sociaux, et d’autres part, de l’autoconstruction/autoproduction de logement (self-help housing) et de la restructuration/régularisation des quartiers non réglementaires (infrastructures de base et équipements collectifs , normalisation urbanistique et foncière). Ainsi, la formalisation des modes non bancaires de financement, la promotion de l’épargne solidaire et la vulgarisation de la microfinance s’ajoute au développement du crédit hypothécaire et représentent autant de leviers préconisés pour le financement du logement des personnes pauvres. Parallèlement, à travers l’enregistrement des hypothèques sur les titres individuels de propriété, la sécurisation foncière est censée apporter les garanties nécessaires pour généraliser l’accès au crédit de logement. A terme, en misant à la fois sur les situations financières saines des institutions bancaires et de microfinance, ainsi que sur le décaissement de crédits importants par les bailleurs de fonds , la multiplication des prêts immobiliers assortis de garanties hypothécaires est supposée aboutir au financement durable de l’habitat social. Dans cette nouvelle approche d’habitat social, la coordination des partenariats multi-acteurs (gouvernance), l’intermédiation sociale pour promouvoir la participation de la société civile et faciliter le recouvrement coûts auprès des ménages, le microcrédit et les fonds de garantie pour le logement des personnes à revenus irréguliers et modestes génèrent de nombreux espoirs. Divers instruments d’ingénierie sociale sont expérimentés par les associations et les ONGs qui bénéficient du soutien des bailleurs internationaux, de la bienveillance des pouvoirs publics et de l’appui de certains acteurs locaux : maitrise d’ouvrage social et accompagnement social pour le renforcement des organisations communautaires de base, microcrédit pour le logement, l’entreprenariat … Cet ouvrage est structuré en trois principaux axes :  Axe 1 : Gouvernance urbaine et économie solidaire : Cette partie surplombe les approches nationales pour mettre en question deux notions propulsées dans le champ du développement. Claude de Miras interpelle la notion de gouvernance urbaine et son appropriation dans différents contextes en développement et propose une distinction approximée entre pays émergents et pays émargeants. Tandis qu’Isabelle Guérin et Laurent Fraisse revient sur la notion d’économie solidaire pour pointer la diversité des initiatives, des acteurs et des pratiques que ce terme recouvre. Les débats suscités n’ont pas manqué de souligner que ces notions attrape-tout de gouvernance urbaine et d’économie solidaire doivent être mises à l’épreuve des faits à travers des approches empiriques : elles appellent à une lecture en creux des dispositifs en tant qu’enjeux locaux repositionnant les acteurs et leur place dans le système décisionnel.  Axe 2 : Dynamiques urbaines et politiques d’habitat social au Maghreb et au Sénégal : Cette section correspond à une rétrospective des politiques du logement depuis les indépendances des quatres pays (Maroc, Algérie, Tunisie et Sénégal). Si les questions relatives au mode d’intervention publique dans les tissus urbains réputés précaires et insalubres sont appréhendées à travers les enjeux soulevées par l’histoire récente et les dynamiques des pouvoirs en place, l’interrogation des systèmes politiques ne fonctionnant pas sur le seul mode patrimonialiste (distribution de logements et d’aides à la pierre en contrepartie de l’allégeance envers le pouvoir central). Par ailleurs, quels que soient les contextes nationaux et en dépit de leurs spécifités économiques, sociales et politiques , les caractéristiques et les tendances générales de l’urbanisation spontanée sont les mêmes dans les quatres pays étudiés. L’explication de ces récurrences s’affranchissant des contingences locales et nationales est à rechercher notamment dans l’existence de réseaux de l’illégalité, voire mafieux, influents au sein même de la sphère politique (institutions, partis politiques),actifs sur les terrains spéculatifs de la production foncière informelle( morcelle irrégulier des terrains) et de l’immobilier non réglementaire . Ces éléments de réflexion interpellent finalement la nature des Etats et de leurs élites locales.  Axe 3 : Participation , ingénierie sociale et mécanismes de financement du logement : Cette troisième partie regroupe quatres textes sur les dispositifs participatifs et les instruments d’ingénierie sociale mis en œuvre dans le cadre des politiques d’habitat social au Maghreb et au Sénégal , par Madani Safar Zitoun avec une réflexion sur l’expérience algérienne de l’approche participative dans les programmes de logement, Julien le Tellier avec une analyse du dispositif d’accompagnement social et des mécanismes de financement dans les projets de résorption des bidonvilles marocains, Olivier Toutain avec une maîtrise d’ouvrage social dans le contexte du Programmes Villes sans bidonvilles au Maroc, et enfin Papa Babacar Diouf qui expose divers retours d’expérience sur la mise en œuvre des outils d’ingénierie sociale dans les projets de lutte contre l’habitat insalubre à Dakar. Les différentes contributions font état d’un foisonnement d’initiatives porteuses d’espoir quant à l’apprentissage démocratique. Elles reposent aussi des questions essentielles sur les moyens politiques , institutionnels et financiers mis au service du processus de normalisation /standardisation de l’action publique intégrant la participative, des difficultés d’intégration des procédures de participation importées dans des milieux sociopolitiques marqués par la pauvreté et soumis à des relations de protection et des obligations réciproques de type clientélisme. A partir d’une lecture transversale des principaux éléments de réflexion rassemblés dans cet ouvrage, la conclusion générale tente de mettre en perspective les différents contextes nationaux et les expériences complexes étudiés en profondeur .
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