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LA CITÉ DES MILLE. Antananarivo: histoire, architecture, urbanisme

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(1998)

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  • @igomez

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  • @cilette
    8 лет назад
    Note de Lecture : La cité des Mille. L’ouvrage La Cité des Mille. Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme est un recueil de textes de divers auteurs édité en 1998 par Cite Madagascar. Parmi ces auteurs nous comptons de nombreux acteurs de la Faculté des Lettres et des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Rafolo Andrianaivoarivony, archéologue-historien, directeur du département d’Art et Archéologie, Rainibe Dahy, directeur du département d’Histoire, Albert Ralaikoa, enseignant-chercheur pour ce même département et Josélyne Ramamonjisoa, professeur du département de Géographie. Ainsi que d’autres intervenants externes, Jean-Pierre Domenichini, historien-anthropologue, Henri Ratsmiebo, architecte ENSAD, Michel Rabariharivelo, architecte DPLG, Jean Rabemanantsoa, ingénieur ETP et architecte DESA, Bakoly Domenichini Ramiaramanana, directrice de recherche au CNRS de Paris, Razoharinoro Randriamboavonjy, directeur des Archives Nationales d’Antananarivo et Jeannine Raharinirina, géographe. Leur propos est de donner un visage à la capitale malgache, Antananarivo, à travers les siècles, ses traditions ancestrales et ses luttes afin de comprendre les défis et enjeux auxquels elle fait face aujourd’hui. En effet la publication s’est faite à une époque où l’on commence à remettre en question certains développements qui ont pu être faits de façon plus ou moins informelle. « L’on ne peut en effet que s’alarmer devant l’extension incontrôlée et la dégradation de l’environnement urbain ».1 Certains évènements, comme l’incendie du Rova, le Palais royal, de novembre 1995 ou encore les différentes campagnes d’assainissement poussent divers acteurs à repenser la façon de planifier Antananarivo. La capitale de Madagascar compte un périmètre urbain de 82km2 auxquels s’ajoutent les dix-neuf communes suburbaines périphériques pour un total de 460km2. Elle est notamment caractérisée par une ville haute sur la colline d’Anjalamanga, une ville moyenne développée sur les escarpements et une ville basse en plaine et en bordure de la rivière Ikopa. Cette dissociation crée notamment de grandes disparités entre des populations n’ayant pas les mêmes moyens financiers. L’ouvrage commence avec une introduction sur les traditions malgaches, un art de vivre et de bâtir et un savoir ancestral. A l’origine, le peuple Vazimba s’installe sur un site privilégié en hauteur permettant de voir au loin et dont la topographie escarpée rend difficile l’accès et donc plus facile la défense de la ville. Cependant ces escarpements ont leur revers et obligent à s’établir en nid d’aigle ce qui aboutit à divers villages-hameaux qui deviendront par la suite les quartiers d’Antananarivo. Avec l’augmentation de la population, la ville s’agrandit peu à peu, débordant de la colline. Ce processus s’amorce tout d’abord avec le roi Andrianjaka qui organise l’occupation de l’espace en distribuant les quartiers en fonction des groupes définis par une hiérarchie sociale. Il en fait une « vraie » ville avec à la fois des fonctions administratives de gestion du territoire mais aussi socio-économiques avec l’importance des marchés qui en font un lieu d’échanges privilégié. C’est aussi un centre de commandement pour les décisions militaires, un centre politique et administratif. La ville deviendra Antanananiarivolahy, « la ville-des-mille » fin XVIIe siècle et continue alors à gagner en puissance. Son développement ne se fait pas au hasard mais en direction des différents hameaux pour les englober au fur et à mesure. Le peuple malgache est marqué par les populations d’Asie du Sud Est qui y immigrent très tôt en tant que premiers navigateurs. Ils ne sont pas une société esclavagiste ni de caste mais possèdent tout de même trois ordres, Andriana (dynastie régnante), Angaralahy (serviteurs et courtisans royaux) et Alompotsy (la population). Le premier ordre y était « collectivement « maître de la terre » mais n’en était pas propriétaire au sens du droit romain. […] La maîtrise de la terre leur permettait d’assurer une mission - d’ordre public et d’ordonnation du monde – qui avait été reconnue dans les temps originels à des ancêtres ayant fait passer le bien commun avant l’intérêt personnel ».2 D’un point de vue architectural les coutumes malgaches basées sur la symbolique zodiacale marquaient fortement l’habitat dans ses proportions, son orientation mais aussi ses rites de construction. La case traditionnelle est une case à plan rectangulaire en bois, à toiture à double pente, et dans laquelle on entre toujours en venant du Sud. Sa construction se fait selon de nombreux rites liés aux pratiques divinatoires et au respect de la nature. Les maisons peuvent donc différer dans leurs dimensions mais présentent toujours la même structure et le même détail prônant une logique égalitaire entre les Hommes. Cet aspect se modifiera petit à petit avec l’arrivée des premiers colons. Dans les années 1864 la case en bois est remplacée par des maisons en briques ou en pierre recouvertes d’enduits. Ces matériaux permettent alors l’édification de maisons à étage dont les teintes rougeâtres remplacent l’aspect gris du bois et donc le visage de la ville d’Antananarivo. Toutefois il est important de préciser que l’influence coloniale se mêle harmonieusement aux coutumes locales avec l’édification de vastes villas conformes à la tradition. Le modèle de base malgache y est adapté et non remplacé, notamment à travers la multiplication des pièces, l’ouverture de la maison vers l’extérieur et un travail plus plastique avec des moulures en façades. Cette période coloniale sera marquée par de grandes phases de l’extension d’Antananarivo puisque l’arrivée des colons accentue la croissance démographique, obligeant la ville à s’étendre au delà de ses limites. L’extension se fait, dans un premier temps, dans les zones basses de la colline tandis que la plaine est toujours dédiée à l’agriculture, principalement rizicole. Mais dès 1945 on commence à occuper le lit majeur de la rivière Ikopa avec deux quartiers, Ampefiloha et Ambodin’Isotry. En 1959 on verra apparaître les premiers grands remblais avec par exemple la cité des 67ha. A partir de là, les années 1960 seront marquées par une occupation anarchique de la plaine malgré les problèmes liés aux crus. Cette occupation résidentielle des plaines sera complétée en 1980 par l’installation des grandes zones industrielles et commerciales. On se confronte donc à une multiplication rapide des zones remblayées, 30% de l’agglomération d’Antananarivo est alors vulnérable à l’inondation. De manière générale, la période coloniale est présentée comme respectueuse des coutumes malgaches, une phase d’enrichissement plutôt que d’étouffement pour ses traditions ancestrales. Un basculement arrive ensuite avec l’architecture moderne. A l’ère du Bauhaus en Europe, Madagascar découvre l’architecture dite moderne et un processus de mimétisme tend à faire disparaître peu à peu l’architecture traditionnelle malgache. Ce mimétisme engendrera de nombreux problèmes puisque les logiques de constructions Européennes sont en inadéquation avec le climat malgache, par exemple la pluviométrie ou encore la course solaire. Mais il pose aussi et surtout la question de la sauvegarde de la culture malgache et de son Patrimoine. Ce thème est largement abordé dans cet ouvrage avec comme idée principale la perte des traditions chez les jeunes générations. En effet, la population des grandes villes Africaines comme Antananarivo ont tendance aujourd’hui à s’européaniser, reproduisant avec les moyens locaux ce qui se fait dans les grandes métropoles. Cela pose deux problèmes majeurs. Le premier est que ces modèles européens correspondent à un mode de vie, une société et un climat européen et non malgache. Prenons par exemple le cas du béton, aujourd’hui employé dans la construction malgache alors qu’il n’est, en aucun cas, adapté aux chaleurs de Madagascar. Le second est que les moyens locaux ne permettent que très rarement de reproduire, avec la même qualité, ce qui est fait en Europe, bien souvent à cause d’un manque de technique ou de moyens financiers. Cette question est étroitement liée à un autre enjeu majeur auquel fait face Antananarivo, celui des infrastructures. Comme beaucoup de grandes villes Africaines, Antananarivo ne dispose pas de suffisamment d’infrastructures, notamment en ce qui concerne les voieries. Le transport public y est pour ainsi dire inexistant, obligeant les populations à se déplacer à pied ou en véhicule individuel, ce qui n’est pas en adéquation avec l’idée de développement d’une ville durable. De plus, les quelques infrastructures mises en place sont souvent de piètre qualité et rejoignent donc dans certains cas les enjeux climatiques. C’est le cas par exemple pour la question du remblayage, qui, fait de manière extensive et de la façon la moins couteuse possible pose aujourd’hui de gros problèmes quant à l’absorption des sols lors de la saison des pluies. Ces remblayages sont une réponse à la croissance démographique importante associée à une surface constructible très limitée par la topographie. Cependant ils remplacent les rizières, mettant en péril l’importance accordée à l’agriculture urbaine. Des projets récents voudraient voir émerger des infrastructures sur pilotis qui préserverait les rizières mais les coûts engendrés ne semblent pas envisageables. Il existe donc aujourd’hui une réelle nécessité de planifier le développement d’Antananarivo en préservant un équilibre entre espace urbain et espace vert pour affirmer l’identité de la ville. Cette planification doit également prendre en compte la réorganisation des quartiers informels de la ville basse. En effet, si les quartiers anciens des villes haute et moyenne ont été développés de façon structurée par les différents rois, les extensions postérieures se sont faites de façon spontanée. « […] le développement spatial des deux dernières décennies est largement le fruit d’un laisser-faire, laisser-aller tandis qu’une analyse plus fine permet de comprendre que la plupart des quartiers anciens étaient structurés, en corrélation avec le mode de vie et la taille de la ville de l’époque ».3 De nombreux quartiers informels se sont donc installés en contrebas de la colline. Les squatteurs ont dans un premier temps établis des campements démontables et, face à la tolérance de l’Etat, ont établi des habitations en dur. L’installation de cet habitat précaire s’est fait, dans la mesure du possible, à proximité d’infrastructures et de services mais une grande partie de la population des plaines n’a toujours pas accès aux services de base (électricité, eau potable, gestion des déchets et assainissement). Il existe donc une importante inégalité entre les habitants de la ville haute et ceux de la ville basse dont la misère provoque un certain malaise social. Cette inégalité entre les villas des hauteurs et les constructions insalubres des plaines est complétée par une différence dans la densité de ces deux zones urbaines. Si la densité moyenne d’Antananarivo est de 250 hab/ha, elle atteint pour les bas-quartiers une valeur de 700 hab/ha, le foncier est donc très inégalement réparti sur l’ensemble de la ville. Les enjeux sont donc plus ou moins marqués selon que l’on habite la ville haute, moyenne ou basse bien qu’ils soient présents dans toute la ville. On y trouve notamment les difficultés liées à la mobilité, aux dégradations des réseaux et bâtis anciens, à l’augmentation de la population, à la demande en équipement et au manque d’investissements financiers. Tant d’enjeux que les divers auteurs discutent dans le but de développer des solutions futures Pour conclure, cet ouvrage tente, après nous avoir dépeint un portrait de la Antananarivo traditionnelle malgache, de présenter ses transformations majeures et les enjeux engendrés. Le but des divers auteurs est de nous sensibiliser sur les apports mais aussi les pertes causés par le développement urbain fait jusqu’alors. Cette urbanisation, reprise des modèles européens doit aujourd’hui être adaptée en un modèle malgache afin que l’identité de la capitale de Madagascar et de ses habitants soit préservée. C’est une tâche complexe d’information à laquelle s’est attelé ce groupe de spécialistes et d’universitaires. En effet, bien que depuis les années 2000 et la publication de ce recueil, une prise de conscience des problèmes soit notable, les moyens mis en place sont encore très timides. Plusieurs projets ont vu le jour notamment à travers le Plan d’Urbanisme Directeur (PUD) de 2004, avec en particulier une volonté de l’Etat d’agir sur les infrastructures (voierie, ponts, tunnels). Ce plan a été complété par divers instruments de planification de la ville mis en place par la Commune Urbaine, par exemple le « Plan Vert » de 2006 ou encore celui de la « Zone de protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager » de 2009. Cependant très peu de choses ont été réalisées depuis l’élaboration de ces plans en raison d’un manque d’investissement financier. Des aides financières seraient donc nécessaires à la planification de la ville future tout comme une promotion de la main d’œuvre et des matériaux locaux.   Notes et Références : - 1. Jean Rabemanantsoa, La cité des mille. Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme, p159. Cite / Tsipika, 1998. - 2. Jean-Pierre Domenichini, La cité des mille. Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme, p27. Cite / Tsipika, 1998. - 3. Josélyne Ramamonjisoa, La cité des mille. Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme, p173. Cite / Tsipika, 1998. Bibliographie : - Divers auteurs, La cité des mille. Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme. Cite / Tsipika, 1998. - Aina Bovel, Madagascar : Groupement d’Urbanisme d’Antananarivo – Lalao Ravalomanana élue présidente. CF http://fr.allafrica.com/stories 6 janvier 2017 - Divers intervenants, Actes du séminaire international sur le développement urbain. Antanananrivo Mars 2012
  • @igomez
    10 лет назад
    INTRODUCTION La cité des mille. Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme est un ouvrage collectif publié en 1998 par le Centre d´Information Technique et Économique (CITE) et éditions Tsipika. Le livre est une “évocation pluridisciplinaire“ du passé de la ville dès les premiers établissements humains à la fin du XIVe siècle jusqu' à la fin du XX e siècle ainsi qu´une analyse des défis auxquels elle devra se confronter au XXIe siècle. Cet ouvrage est né avec une forte vocation de pousser les citoyens à s´engager face au devenir de la ville en connaissant tout d'abord son histoire analysée à partir d'un ensemble de perspectives très riche et avec un langage accessible à tout le monde. Structuré chronologiquement en trois parties : d´abord dès la naissance de la cité au XIXe siècle, ensuite le développement de la ville avec l´influence européenne et sous la colonisation française et enfin la situation de la ville de l´indépendance à 1998) les onze auteurs dont dix malgaches ( Historiens, Archéologues, Anthropologues, Géographes, Paléographes Chercheurs, Architectes et Ingénieurs) analysent la ville d´Antananarivo à travers leurs différents regards qu´on pourrait regrouper autour de trois axes développés comme suit : histoire, architecture et urbanisme. DÉVELOPPEMENT ET DISCUSSION HISTOIRE L´histoire de Madagascar ainsi que de sa capitale, Antananarivo, est vivement liée à sa localisation géographique. L´emplacement stratégique de l´île dans l' océan Indien a attiré les commerçants provenant d'Asie qui sont devenus ses premiers habitants depuis le Ve siècle avant J.C. Sa proximité de la côte orientale de l´Afrique a favorisé les relations commerciales ainsi que l´arrivée de populations africaines dans les siècles suivants. Antananarivo, est située au milieu de l'île sur les hauts plateaux. sur une colline rocheuse entourée par une plaine marécageuse avec quatre rivières. Dès ses origines, les premiers établissements humains dans la zone qui deviendra Antananarivo datent de la fin du XIVe siècle, jusqu'à aujourd’hui son histoire et son développement urbain ont été vivement liés à cette orographie particulière. “L'histoire d´Antananarivo est indissociable de l´immense labeur de défrichement, d´assèchement de marais, d´implantation de rizières, d´édification de terrasses, de remblaiements, de murs de soutènement et de nivellements sur le rocher” Les premiers européens qui arrivent à Madagascar sont les Portugais au début du XVIe siècle. D´autres pays ont également montré leur intérêt mercantile et colonisateur : les Hollandais, premiers marchands d´esclaves réguliers, situation dont profiteront également les Anglais et les Français, qui implanteront de plus l´évangélisation protestante et catholique respectivement. Bien que ces religions ont été interdites dans un premier temps, elles ont joué un rôle important dans l´histoire de la ville depuis leur implantation dans la deuxième moitié du XIXe siècle jusqu'aujourd’hui au niveau architectural ainsi qu'au niveau socio-culturel. Entre 1895 et 1960, le pays était une colonie française. Ce fait a profondément marqué l´île et de manière très significative sa capitale à tous les niveaux : administratif, économique, social, culturel, architectural et urbanistique. Cette influence est encore très présente dans tout le pays. ARCHITECTURE L´architecture primitive malgache a ses origines dans l´architecture traditionnelle austronésienne. La maison merina (ethnie des hautes terres centrales de Madagascar) “rectangulaire au faîtage axé nord-sud, la toiture a deux pentes, la façade principale à l´ouest, l´absence de forme ronde, la prolongation des planches de rive en pignon par des longues perches” est vivement liée à la symbolique cosmogonique très présente dans la culture malgache ainsi que “correspond par ailleurs aux meilleures dispositions par rapport à la géographie et au climat”. L' influence européenne, surtout l´anglaise et la française, a provoqué des changements dans les bâtiments (matériaux, ouverture vers l'extérieur, plus d'étages, vérandas..) mais on pourrait dire qu'elle s´est très bien adaptée à l'architecture malgache. Le style colonial a enrichi l´architecture traditionnelle malgache jusqu´au point que certaines caractéristiques typiquement anglo-saxonne d´époque victorienne sont devenues “des éléments d'architecture malgache” Pourtant, l'architecture dite moderne a oublié les traditions et en même temps l´adéquation bioclimatique. Ainsi donc, elle a oublié que la prétendue “superstition” d´orienter les ouvertures à l´Ouest est liée au fait que cette façade est la plus protégée des vents, des pluies et des tornades venant de l´Est. De la même manière que l´implantation du toit plat, l´une des bases principales du Mouvement Moderne et par contre interdite dans la culture malgache, s´est montrée complètement inadaptée aux fortes pluies saisonnières. Actuellement, un autre enjeu de l´architecture malgache est la valorisation et la préservation du patrimoine auquel ce livre consacre un chapitre intitulé « Antananarivo, un patrimoine délaissé? » et dans lequel l´auteur réfléchit sur l´existence d´un « handicap sociologique » pour comprendre l´incendie qui a détruit une grande partie de l'ensemble de Anatirova, la Résidence royale sur la Haute ville et symbole de l´ethnie dominante, les Merina, en 1995. En effet, la grande valeur du patrimoine malgache n´est pas reconnue comme elle le mérite et il faudrait sensibiliser d´abord la population à sa richesse ainsi qu'assurer sa protection et sa préservation. URBANISME L´urbanisme de la ville ne s’organise pas en deux quartiers séparés, l´européen et l´indigène comme dans d´autres villes coloniales, sinon plutôt en 3 parties suivant son orographie qui a une forte dénivellation d´environ 250 mètres : la haute ville historique, origine de la ville, la ville moyenne où se trouvent les bâtiments administratifs, et la ville basse où s´étendent les nouveaux quartiers sur la plaine marécageuse. La progressive croissance de la population et donc de la ville ont toujours été marquées par le défi d´adapter les terrains sur lesquels bâtir. Malheureusement cela a échoué dans plusieurs cas et surtout pour les établissement précaires construits souvent sur des terrains inappropriés et qui sont affectés par des inondations (ville basse) et glissements de terrain ( zones de fortes pentes) qui sont devenus “chroniques”. Il suffit de rappeler la catastrophe des mois de mars et avril de cette année 2015. Au XVIIIe siècle les enceintes creusées formaient à la fois des systèmes de défense et les limites du cœur de la cité et il y avait déjà des quartiers hors les murs donnant l'image suivante : “la ville avait l´aspect d´une grande cité perchée entourée de hameaux...” au début du XXIe siècle la ville, avec une population de 1,3 millions d' habitants, s´étend suivant les axes des routes principales jusqu'aux communes autour d´elle faisant la gestion et la planification de l´agglomération d´Antananarivo qui compte une population de presque 3 millions d´habitants en 2011, de plus en plus complexe. Dans ce livre, de 1998, les problématiques urbaines sont résumées comme suit : « les difficultés de circulation et de transport, la dégradation des réseaux d´assainissement et du bâti ancien en général, l´augmentation de la population urbaine, la demande croissante en matière d´équipements et d´habitat que le site originel ne peut plus satisfaire, la faiblesse des moyens financiers face aux travaux requis en matière de réhabilitation, de restructuration de la ville, pour un fonctionnement amélioré» À présent la ville doit se confronter aux mêmes défis aggravés par la croissance de la population, surtout celle installée dans des zones non constructibles, les échecs successifs des plans d'urbanisme, toujours en retard sur les besoins de la ville, ainsi que le manque de coordination entre les différentes institutions, les pouvoirs locaux et les communes périphériques. CONCLUSION En somme, les origines austronésiennes qui ont marqué fortement la langue et la culture, la proximité du continent africain ainsi que les diverses influences européennes, surtout la française, ont donné comme résultat une ville avec une historie très riche et complexe qui mérite d'être analysée en profondeur pour arriver à la comprendre et surtout pour nous aider à ne pas commettre les mêmes erreurs du passé à tous les niveaux (historique, architectural et urbanistique) et se confronter aux défis de l'avenir. Pour réussir à ce propos, l´approche pluri-interdisciplinaire de cet ouvrage collectif, tout à fait d' actualité plus de 16 années après sa publication, est un excellent point de départ pour analyser et chercher des solutions aux problématiques urbanistiques et d´habitat auxquelles Antananarivo, comme plusieurs villes en Afrique et partout dans le monde, devrait donner réponse. La forte croissance de la population urbaine dans le monde constitue un des enjeux majeurs et les modèles d´urbanisme adoptés vont contribuer au succès ou à l'échec du fonctionnement des villes comme des sociétés dans les années à venir. Pour cela, il ne faut pas oublier que les avancées technologiques et les modèles occidentaux ne peuvent pas être implantés sans une réflexion critique qui prend en compte les caractéristiques spécifiques de chaque contexte et le “savoir-faire” de la culture traditionnelle. Bibliographie : Madagascar : Profil urbain d´Antananarivo, 2012, ONU-HABITAT. L’urbanisation ou le nouveau défi Malgache, 2011, Banque Mondiale. Vivre à Tananarive.Géographie du changement dans la capitale malgache, 2007. Fournet-Guérin Catherine. Paris, Éditions Karthala. Madagascar : Antananarivo, un patrimoine méconnu. 2007 De Wolf Stefaan. Éditions HHLest. Arrival city, 2010. Saunders Douglas. London. Windmill Books.
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