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Women and the Informal Economy in Urban Africa: From the Margins to the Center

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(2014)

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    7 лет назад (последнее обновление7 лет назад)
    Mary Njeri Kinyanjui ouvre son livre « Women and the Infomal Economy in Urban Africa: From the Margins to the Centre » en décrivant une publicité pour une compagnie de téléphonie: une mama mboga (une vendeuse de légumes) vend ses légumes dans un quartier huppé; elle utilise son portable pour vendre ses produits à une dame habitant dans un gratte-ciel avoisinant et les envoie en haut à destination par une corde pendant de la fenêtre. Cette mise en scène caractérise la façon dont Kinyanjui perçoit la situation actuelle pour les femmes de Nairobi. Dans une ville où, historiquement, les femmes africaines ont été marginalisées et sous-représentées, les affaires commencent à changer : grâce à leurs astuces, leur résilience et leur grand esprit communautaire, elles sont en train de se montrer vers le centre et en même temps restructurent les normes sociales et l’environnement urbain. Débutant par une vue d’ensemble de l’histoire de Nairobi, Kinyanjui raconte les effets qu’un pouvoir colonial et un historique de ségrégation ont eus sur la structuration de la ville. Issu d’un dépôt de ravitaillement pour le chemin de fer ougandais en 1899, aujourd’hui, la ville comprend plus de 3,5 millions d’habitants. Au début, des hommes africains étaient partis vers la ville pour travailler sur le chemin de fer comme main d’œuvre bon marché. À cause de la discrimination raciale et leur pauvreté, ils ont été confinés aux quartiers pauvres aux abords de la ville. Pour servir leurs besoins fondamentaux, ils ont commencé à vendre des biens d’occasions et à diviser des produits comme le savon ou la nourriture en petites portions pour les revendre. C’est comme ceci que l’économie informelle s’est développée dans les banlieues mal desservies. Comme la vie rurale devenaient incertaine, de plus en plus d’hommes ont déménagé vers la ville; certains d’entre eux sont venus avec leurs épouses. D’autres femmes ont fui la campagne indépendamment pour s’échapper de la violence ou des conditions instables prévalent chez eux. Malgré tout, les femmes ont toujours été considérées comme inferieures, et elles n’ont été considérées comme de véritables citoyennes qu’en 1979 (Kinyanjui 2014 : 41). Cela ne veut pas pour autant dire que les conditions ne changent pas. En fait, des programmes sociaux pour les femmes se sont établis depuis ce temps-là. Il y a maintenant de la représentation féminine dans l’administration, des groupes internationaux et des ONG qui mettent une certaine pression pour reconnaitre des questions féminines, entre autre. Par contre, ces enjeux sont souvent attribués à des causes féministes importées du monde occidental qui sont pertinents que pour l’élite africaine. Kunyanjui argumente que, tant que les femmes dans les zones périurbaines et les migrantes continuent de se battre pour définir leur propre rôle dans leur maison et dans l’environnement urbain, ces enjeux paraissent lointains pour les femmes ordinaires à Nairobi. C’est sur cette problématique que le livre se concentre. En employant des recherches qualitatives approfondies, l’écrivaine démontre qu’en se spécialisant dans l’économie informelle, les femmes marginalisées ont pu faire de précieux apprentissages, réviser leurs conceptions du monde, créer des liens sociaux importants, établir un sens de la communauté profond, améliorer leur situation économique ainsi que celle de leur famille, redéfinir leur perception de soi en ce qui concerne leur vie familiale et la perception de la femme dans le contexte urbain. En même temps elles ont pu contribuer à la révision de la structure physique de la ville. À Nairobi, comme dans plusieurs autres villes africaines, les économies formelles et informelles sont inextricablement liées, et les deux sont inaliénables du fonctionnement et du développement de l’environnement urbain. Il est par conséquent impossible de séparer l’ouvrier informel du développement urbain. Tout de même, l’histoire de l’économie informelle à Nairobi est largement tumultueuse. Il y a une croyance générale (basée sur des théories de planifications occidentales) que lorsque la ville se modernise, l’économie informelle disparaitra. Au cours de son livre, Kinyanjui argumente que l’économie informelle est ancrée dans la culture africaine et qu’elle devrait être accueilli. L’administration et les planificateurs devraient accueillir l’informalité, et en considérant que les travailleurs informels sont à 80% de sexe féminin – la planification devrait être féminisée. L’influence de cette main d’œuvre féminine peut déjà être notée autour de la ville. Les femmes doivent traverser toute la ville chaque jour pour vendre leurs produits dans le centre, ce qui a comme effets une croissance de la prévalence des matatus (des vans avec 14 places qui font aussi parti de l’économie informelle) et un remodelage du paysage de la mobilité. Selon, Kinyanjui, leur influence est aussi visible dans les zones périurbaines où les revenus supplémentaires sont utilisés pour étendre et moderniser les maisons. Ici, il y a aussi des conséquences indirectes pour la communauté car l’argent amené par les femmes s’investit dans des entreprises locales. Toutefois, c’est dans les espaces publiques que l’influence de ces femmes est la plus perceptible. Des importantes barrières sociales et financières existantes restreignent l’entrée des femmes à l’économie informelle. Kinyanjui attribue leurs succès dans le marché à l’entrepreneuriat social et l’établissement des vyama (groupes sociaux). Dans la tradition autochtone africaine, les femmes se mobilisent en groupes d’amies pour s’assister les unes et les autres pendant des accouchements, mariages ou en cas de maladie. Dans le contexte de l’économie informelle, le concept est semblable. Les femmes s’organisent dans des ensembles formels pour s’appuyer mutuellement sur le plan du commerce. Ces vyama permettent aux femmes de se soutenir financièrement l’une et l’autre grâce à des régimes de prêts, mais elles se supportent aussi mutuellement sur des plans sociaux et émotionnels. Elles peuvent aussi se coordonner pour envoyer seulement une personne en voyage pour effectuer des achats. Elles discutent des pratiques du commerce et des tendances récentes par exemple. À l’échelle du marché, une collective majeure, le chama cha soko, rassure sur la durabilité du commerce en réglant les prix et en conservant la loi et l’ordre du marché. Mais la fonction la plus importante de ces collectives est vraisemblablement l’opportunité qu’elles présentent d’aider les femmes à sécuriser un stand au marché. Les femmes dans un vyama peuvent combiner leurs ressources pour louer un grand espace lucratif, puis ensuite le diviser en micro-stands où chaque femme vendra ses biens indépendamment. Pour partager un espace de vente, elles peuvent collectivement garantir son entretien, et, en combinant leurs ressources, elles peuvent se permettre d’acheter des aménagements, par exemple l’enlèvement des ordures ou plus de sécurité, qui seraient autrement trop cher. Comme cela peut être vu dans Taveta Road, un espace commercial contrôlé entièrement par les femmes, ces collectives ont effectivement transformé l’apparence et la dynamique du marché urbain. Malgré un changement de paradigme qui s'opère lentement, les planificateurs formés à l’étranger, les migrants rentrés et l’élite africaine ont toujours un pouvoir important sur la direction que la ville africaine prendra et ils continuent à regarder en direction du monde occidental pour obtenir un exemple de planification idéale. Mais, dans ce livre, Kinyanjui propose une alternative – une planification établie de façon ascendante qui met l’accent sur la tradition africaine. Ce principe n’est pas nouveau et nous rappelle des discours présentés par les théorèmes de planification insurgent (Miraftab, 2009) ou radical (Grabow & Heskin, 1973). L’accent mit sur le rôle de l’économie informelle, plus spécifiquement les femmes marginalisées, et les effets qu’elle redresse déjà sur la nouvelle conceptualisation de la ville africaine correspond à ce qui est nouveau dans ce que nous propose Kinyanjui. A Nairobi vive plus de 2.7 millions d’ouvriers informels (Kinyanjui, 2014 : 4). Selon une estimation, la ville reçoit 81 millions KSh de cette population en taxes chaque jour (Kinyanjui, 2014 : 114). Les bénéfices économiques apportés par l’économie informelle ne sont pas insignifiants, et en combinant ce fait avec ces effets indirects avantageux (i.e. promouvant la propre gouvernance, l’émancipation, economic spillover et la revitalisation des quartiers) l’économie informelle semble être devenue une véritable composante de la fabrique urbaine. Malgré tous les efforts que l’administration a faits par le passé pour s’opposer au développement de l’économie informelle, celle-ci reste encore. Elle semble être devenue un mode de vie durable qui va encore continuer de s’accroitre en importance. C’est alors peut-être l’heure que l’administration commence à considérer de promouvoir et faciliter l’économie informelle au lieu de la règlementer de façon stricte. Aujourd’hui, tant que l’économie informelle est contrôlée à 80% par le pouvoir féminin, c’est possiblement l’heure que les planificateurs et les administrateurs considèrent comment cela devra influencer leur politique et leurs objectifs. Concernant cela, Kinyanjui nous présente plusieurs conseils notables : légitimer l’économie informelle et l’inclure dans les plans directeurs; insister davantage sur l’importance d’une planification de transport équitable; créer un dialogue entre les membres du conseil et les cheffes des vyama. Par contre, elle nous propose aussi des recommandations qui sont moins actionnables – ceux de « féminiser la planification » et « d’examiner minutieusement la politique en matière de sexe ». Ces propos semblent être courageux, mais sans plus d’explications en ce qui concerne le « comment », le lecteur s’accorde à un certain niveau de scepticisme. La planification, spécialement en Afrique, est historiquement aveugle au genre, et la proposition d’introduire le sexe à la planification demande une sensibilisation importante et une compréhension de comment les sexes s’interagissent avec l’environnement urbain (Commonwealth Secreteriat, 2009). Comme le rôle féminin dans la ville est toujours en train d’évoluer et en considérant l’importance des fortes croyances culturelles qui justifient la domination masculine dans la société, il faut qu’on réalise qu’il ne sera pas seulement difficile de caractériser les interactions des femmes dans l’environnement urbain, mais aussi dangereux. En parti ce livre travaille à combler ce vide et nous aide aussi à reconnaitre la situation de la femme marginalisée dans l’environnement urbain; mais enfin, le succès de ces conseils dépend entièrement de la capacité dans laquelle l’administration arrive à consulter ses citoyens, incluant les femmes et ceux qui sont employés dans l’économie informelle. Sans ceci, une politique équitable et effective sera virtuellement impossible. En somme, le concept sud-africain d’ubuntu qui dit que « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous » (Mbiti 1969 : 108) est inhérent au fonctionnement de la vyama et au succès des femmes dans l’économie informelle. En fin de compte, ce principe reste centré sur le contexte urbain au Kenya, particulièrement pour ceux qui vivent dans les communautés marginalisées de Nairobi, et ultimement ceci ne peut pas doit pas être oublié en planifiant leurs ville. Bibliographie Commonwealth Secretariat. Gender in planning and urban development. 2009. Web. Grabow, Stephen, and Allan Heskin. "Foundations for a radical concept of planning". Journal of the American Institute of Planners 39.2 (1973): 106-114. Web. Kinyanjui, Mary Njeri. Women and the informal economy in urban Africa: from the margins to the center. 1st ed. London: Zed Books, 2014. Web. Mbiti, J.S. African religions and philosophy. Nairobi: Heinemann Kenya, 1969. Web. Ministry of Devolution and Planning. Status report for Kenya 2013. Nairobi: Republic of Kenya, 2013. Web. Millenium Development Goals. Miraftab, F. "Insurgent planning: situating radical planning in the global South". Planning Theory 8.1 (2009): 32-50. Web.
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