Thierry Bangui (2011) La ville, un défi du XXIème siècle, Essai sur les enjeux du développement urbain en Afrique, Marseille, L’Harmattan, Etudes Africaines.
www.bibsonomy.org/bibtex/ef00a2fd47682b9a2db77be251d7933c
Le Dr Thierry Bangui (né en 1970), est Consultant, Universitaire et Essayiste travaillant à Marseille, en France.
Originaire de la Centrafrique, il est architecte, docteur en urbanisme et titulaire d’un diplôme de 3ème cycle de l’Ecole supérieure de commerce de Marseille. Il est aujourd’hui consultant en développement et par ailleurs universitaire : il intervient dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur français, notamment au Centre d’études financières, économiques et bancaires (CEFEB) à Marseille et à l’université d’Aix-Marseille 3 en 2ème année de Master en droit international et européen. Il est l’auteur de plusieurs libres dont La Chine, un nouveau partenaire de développement de l’Afrique. vers la fin des privilèges européens sur le continent noir. En 2011, il publie La ville, un défi du XXIème siècle, Essai sur les enjeux du développement urbain en Afrique.
Dans son ouvrage, produit de plusieurs années de recherche scientifique et de pratique de terrain, la ville est un défi majeur de ce siècle. Le lien entre la ville et le développement - en filigrane la pauvreté - fait débat. Défi majeur de ce siècle, la ville est-elle un moteur de développement ou en constitue-t-elle un frein ? Deux thèses s'opposent : l'une défend que l’inflation urbaine est un moteur de développement, l'autre argue qu'elle en constitue un frein par ses méfaits.
L'auteur aborde la problématique sous tous les angles, en traitant de nombreuses questions inhérentes au développement urbain durable: la démographie, l'habitat, l'économie urbaine, la décentralisation, l'environnement urbain, l'aménagement du territoire, la gouvernance urbaine…
A partir d’un constat indéniable et imparable, l’urbanisation en Afrique n’est pas en lien avec une hausse de la démographie que connait le continent. L’inflation urbaine n’a entrainé que des déficits d’emplois urbains et une prolifération de bidonvilles, ou habitats spontanés, en raison manque de politique urbaine volontaire (de la part des gouvernements), réfléchie et concertée avec les populations. Selon ONU-Habitat, en 2010, la moitié de la population urbaine d’Afrique vit sous le seuil de pauvreté et 60% habitent dans des bidonvilles. ¾ des surfaces des territoires urbains sont occupés illégalement, surtout en périphérie des villes. Les bidonvilles sont devenus le problème numéro un de l’habitat en milieu urbain en Afrique. La concentration des populations dans les villes combinée à une absence de politique de l’habitat a conduit à l’augmentation croissante d’habitats insalubres et précaires, où la pauvreté urbaine se concentre. « Cette misère des quartiers sous-intégrés est socialement explosif ».
L’habitat a donc un rôle fondamental dans la réduction de la pauvreté et de l’insécurité. Un espace sécurisé tend à être le point de départ et un levier du développement économique. Je me rangerai donc du côté de l’auteur pour argumenter et aller plus loin dans le lien évident entre inflation urbaine et développement durable: « La ville est moteur de développement urbain », et devient « une chance à saisir ». Thierry Bangui n’hésite pas à prouver que les besoins d’innovation, d’improvisation permettent de créer de nouvelles activités, de développer le commerce (éviter de ce fait d’importer toujours plus), d’augmenter le niveau de vie des populations, d’encourager les changements sociaux et environnementaux, de créer une véritable politique foncière (avec le paiement du foncier et une mise en place d’une réglementation), d’éviter d’abandonner les campagnes. « Le développement urbain consiste à faire face aux difficultés urbaines et à trouver des solutions en rapport avec la mise à disposition de logements, les effets de l’étalement urbain et le rôle des infrastructures dans le développement économique et social de qualité ». L’Afrique est donc contrainte à assainir son habitat, et à le développer pour ensuite avoir et assurer de la croissance économique durable pérenne respectueuse de l’environnement.
La population est à l’image de la précarité de l’habitat. L’essentiel de la production de logements populaires se fait aux ¾ en dehors des normes légales, techniques et administratives. L’anarchie spatiale en périphérie urbaine et l’exode rural sont les conséquences de l’incapacité des pays africains à tirer profit de leur agriculture, à créer des emplois urbains et industriels. Force est de constater que le développement du secteur informel (commerce de détail, petits métiers en tout genre) ne permet pas la construction d’infrastructures nécessaires au développement économique et urbain, en raison des faibles recettes fiscales.
Maîtriser la croissance périurbaine, avec une offre de services adaptés, renforcer l’attractivité des territoires en développant l’habitat de différentes catégories de classes sociales (basse, moyenne et de standing), réaliser les infrastructures sociales, économiques et culturelles, développer l’offre de transports publics (pour les 3 modes de déplacement avec des Plans de Déplacement Urbain et un horizon temps de 15 à 20 ans), repenser le cadre urbain (création d’espaces verts, de places…), anticiper l’expansion de la frontière urbaine sont les grands enjeux de cette politique urbaine. Mais, pour moi, il faut aller encore plus loin, en donnant naissance à une gouvernance à l’échelle des quartiers, villages, villes, … . Tout ne peut se décider au niveau étatique, sans tenir compte des spécificités des villes et des possibilités financières. Un des thèmes importants abordés par l’auteur est donc le financement de ces politiques urbaines. Le coût, comme nous pouvons l’imaginer est exorbitant et ne peut être absorbé seulement par les Etats. Les instruments de financements des politiques urbaines sont basés d’une part sur un financement local, mais la faiblesse de la fiscalité locale représente une part marginale des finances étatiques. La fiscalité se doit d’être affectée en priorité aux activités productives et sociales. Nous pouvons aussi aller plus loin en misant sur une fiscalité meilleure du foncier, à partir du moment où celui-ci est réglementé et surtout contrôlé. Si des prêts sont accordés pour créer des activités commerciales, si la population a accès au crédit pour obtenir des titres de propriété foncière, alors elle pourra commencer à payer de l’impôt. Le cercle vertueux de la fiscalité pourra donc débuter. Les autres modes de financement, à savoir avec des partenaires extérieurs (Banque Mondiale, Union Européenne, agences des Nations Unies, …) sont là . Attirer des capitaux étrangers pour le secteur du logement, créer des infrastructures, des réseaux de transports urbains, des équipements (loisirs, culture, sports…) , fournir l’accès à l’eau potable, à la gestion des déchets, sont des éléments très fédérateurs.
Enfin, une réflexion globale est à instaurer car si l’on veut une autre ville en Afrique, il faut penser à tous les facteurs positifs et négatifs qui gravitent autour de l’habitat. Transformer les faiblesses en force devient une réalité concrète (exemple : la sécurité, question environnementale). Néanmoins, se donner les moyens de cette réussite pour coûte cher et il est également nécessaire de s’appuyer sur une stabilité politique et une démocratie participative efficace et efficiente dans les faits (développer une véritable politique de participation de la société civile et des organisations communautaires de base dans des domaines très variés). L’auteur insiste véritablement sur ce point, essentiel pour rendre efficace une politique urbaine.
Il faut, de plus, pour ma part, vraiment investir sur la jeunesse, s’appuyer sur elle pour développer un savoir-faire « made in Afrique », ce qui permettra de donner des alternatives intéressantes pour combattre la pauvreté en milieu urbain. Il y aura de ce fait une amélioration de l’environnement et des conditions de vie (augmentation de l’espérance de vie également). Cette question de la jeunesse à former n’a absolument pas été traitée pat Thierry Bangui et il me semble important de souligner que ce sont les jeunes qui constituent une réserve d’idées, d’informations, de main d’œuvre importante. Ils feront également vivre la ville de demain. Construire des écoles, des collèges, lycées et universités me semble primordial pour assurer une certaine pérennité au développement urbain et par conséquent au développement économique. Un développement des télécommunications associé à une politique visant les jeunes permettrait d’éviter des déplacements, de multiplier les contacts, de développer des bussiness et d’échanger sur de bonnes pratiques.
En conclusion, nous pouvons dire, tout comme Thierry Bangui que l’Afrique a des enjeux considérables à relever en matière de développement urbain, garant d’un développement économique, social et culturel. Tout doit être fait pour un développement équilibré et harmonieux et « Aménager la ville est une action collective ». Rien ne pourra se faire sans une mobilisation des ressources humaines de qualité et pour moi, sans miser et compter sur une jeunesse africaine particulièrement nombreuse.
Nom : GODET
Prénom : Eliott
- Note de lecture -
Titre du livre : LA VILLE, UN DÉFI DU XXIème SIÈCLE
Auteur : Thierry BANGUI
Editeur : L’Harmattan
Collection : Études africaines
Date d’édition : 2 Novembre 2011
Nombre de pages : 256 pages
L’auteur :
Thierry Bangui, originaire de la Centrafrique, est architecte, docteur en urbanisme et titulaire d'un diplôme de 3e cycle de l'Ecole supérieure de commerce de Marseille. Il est aujourd'hui consultant en développement et par ailleurs universitaire : il intervient dans plusieurs établissements d'enseignement supérieur français, notamment au Centre d'études financières, économiques et bancaires (CEFEB) à Marseille et à l'université d'Aix-Marseille 3 en 2e année de Master en droit international et européen. Il est l'auteur de La Chine, un nouveau partenaire de développement de l'Afrique. Vers la fin des privilèges européens sur le continent noir ?, paru chez L'Harmattan en 2009.
Introduction :
La ville est un défi majeur de ce siècle. Le lien entre la ville et le développement fait débat et plus particulièrement en Afrique. Deux thèses s’opposent à ce sujet : l’une défend que la ville est un moteur de développement, l’autre argue qu’elle en constitue un frein. Au travers de ce livre, l’auteur aborde la problématique sous tous les angles, en traitant de nombreuses questions inhérentes au développement urbain : la démographie, l’habitat, l’économie urbaine, la décentralisation, l’environnement urbain, l’aménagement du territoire ou encore la gouvernance. Cet ouvrage traite de 3 grands thèmes qui sont la lecture du fait urbain dans le monde, les enjeux du développement urbain et la mise en place d’un développement urbain en Afrique. J’ai décidé de centrer mon travail sur la seconde partie. Les enjeux du développement urbain en Afrique sont en effet considérables et nécessitent des investissements conséquents c’est pourquoi j’ai choisi de développer mon analyse en quatre grands points visibles plus bas.
I. Le développement urbain, une chance à saisir ?
On observe aujourd’hui dans les pays développés un développement urbain quantitatif modeste mais important qualitativement (augmentation de la surface nécessaire par habitant), un renouvellement des infrastructures, un appauvrissement relatif des centres et de plus en plus de déplacements entre agglomérations tandis que dans les pays en développement, la population des villes augmente rapidement tout comme le nombre de nouveaux urbains, les infrastructures sont insuffisantes et il existe de grandes disparités entre les pays. Je pense qu’au vu de la situation, l’aménagement urbain est nécessaire pour le développement économique des pays, en effet, on peut retenir la citation de Christine Pellecuer : « Dans la perspective globale de la stratégie de développement urbain, l’aménagement devient ainsi contributif à des finalités sociales et économiques ».
L’aménagement du territoire par les collectivités locales produit de nouvelles opportunités grâce aux équipements qui sont construits et ceux-ci répondent souvent à plusieurs objectifs comme apporter des services nouveaux à la population, fournir des avantages aux entreprises afin qu’elles améliorent leurs performances, contribuer à renforcer la cohésion sociale et créer des liens entre la population.
Évidemment, le développement urbain doit s’accompagner d’une décentralisation des services : en effet, le processus engagé depuis quelques années par les pays d’Afrique pourrait constituer un catalyseur pour la production urbain puisque les populations deviendront plus exigeantes et demanderont des comptes à leurs élus locaux qui eux de leur côté chercheraient à séduire les électeurs et enfin, la concurrence entre villes se développerait grâce à l’autonomie de la décentralisation ; cela pousserait chaque ville à chercher comment attirer plus d’activités économiques, culturelles, …
L’aménagement urbain a comme principale vocation économique de permettre à une ville de se doter d’atouts qui vont attirer les entreprises : il est pensé comme un levier de développement, qui va permettre à la collectivité locale de tirer profit de son investissement grâce à un surcroit de taxes et d’impôts.
Le développement urbain provoque également l’accumulation d’habitats spontanés dans de nombreuses villes : cet habitat insalubre a non pas des méfaits seulement sur la population qui l’habite mais également sur l’image rejetée de la ville. Il existe des enjeux sanitaires (développement des maladies à cause du manque d’évacuation des eaux, contamination des puits à cause des ordures, nappes phréatiques souillées), sécuritaires (les bidonvilles sont devenus les bastions d’excellence pour recruter les jeunes désoeuvrés prêts à tout, apprentis kamikazes, …) et enfin fiscaux (les villes africaines disposent de ressources rares à cause des entreprises non déclarées, il est impossible de tout recenser).
Le développement urbain est donc une chance qu’il faut savoir maîtriser à tout prix.
II. La problématique de l’habitat dans les métropoles du Sud
La citation de Pierre André Périssol qui suit résume bien la situation de l’habitat dans les métropoles du Sud et surtout en Afrique : « Une société fissurée est comme un édifice ébranlé qui a besoin d’être conforté . Le logement, l’habitat sont certainement un des ciments sociaux les plus solides. Investir collectivement dans le logement, c’est investir dans la cohésion de notre société ».
La forte migration des populations au sein des villes a conduit au développement des bidonvilles ; bien que ces installations de fortune soient juridiquement illégales, les organisations internationales tendent à améliorer les conditions de vie des populations (ONU-Habitat s’est fixé l’objectif d’aider plus de 100 millions d’habitants).
Pour l’amélioration des conditions de vie dans ces endroits, de nombreuses mesures sont mises en place comme la création de services de première nécessité (eau, électricité, la santé), le développement de services de micro-crédit aux populations afin de favoriser l’accession au foncier ou encore le soutien des activités informelles des populations pour prévenir l’expansion des bidonvilles et mieux planifier la migration rurale. De plus, les bidonvilles représentent une menace puisqu’ils sont le plus souvent bâtis sur des zones dangereuses ou régulièrement inondés ; l’ordre est le plus souvent organisé par des bandes militarisés ou des mafias.
Avec un taux de plus de 3,3% par an, le continent africain connait la croissance urbaine la plus rapide au monde ; la conséquence la plus visible est l’augmentation des métropoles (Le Caire, Kinshasa, Lagos). S’opérant cependant sur fond de grande pauvreté, cette croissance s’accompagne d’un essor sans précédant des bidonvilles puisque si 14,6% des populations d’Afrique du Nord vivent dans ces habitations, la proportion grimpe à 62,2% au sud du Sahara. Il y a donc plus de 170 millions de personnes qui ont quotidiennement des problèmes d’approvisionnement en eau par exemple. Certains pays atteignent des chiffres records en terme de population vivant dans des bidonvilles : le Soudan (94,2%), le Tchad (91,3%) ou encore l’Angola (86,5%). Le plus grand bidonville d’Afrique étant Kibera au Kenya avec 700.000 habitants.
La question du foncier pose de nombreuses interrogations en Afrique puisqu’il existe en effet deux systèmes : le coutumier et l’officiel. L’un tient ses origines de l’époque coloniale durant laquelle le chef de village détenait la répartition des parcelles au sein d’un quartier puisque les terres n’appartenaient à personnes et étaient un bien public. Le système officiel est le régime foncier en vigueur dans les quartiers lotis. Malgré ces deux systèmes, on observe deux facteurs contradictoires que sont d’une part la paupérisation grandissante d’une large fraction de la population et d’autre part une offre de terrains qui suit une courbe inflationniste. L’insécurité foncière en Afrique a fait également l’objet de nombreux ouvrages et toutes les analyses qui en découlent vont dans le même sens. Cette insécurité est marquée entre autres par le fait que l’offre de terrains officiels dépasse largement la demande et d’autre part la spéculation foncière joue un rôle immense puisque des individus en réseau avec les pouvoirs vont jusqu’à accorder des droits sur les mêmes espaces à plusieurs acquéreurs différents. Cela provoque d’une part un grand nombre de conflits fonciers (une grande partie de la justice civile traiterait des questions foncières) et d’autre part un nombre important de destructions de bâtiments parce que la propriété de la parcelle avait été reconnue à un autre titulaire que le constructeur. Les constructeurs privés sont bloqués pour construire des infrastructures (alors qu’il s’agit de la partie de la population ayant le plus de moyens) dans la mesure où il n’est pas facile de trouver rapidement un terrain où réaliser, en toute sécurité, le projet que l’on souhaite développer.
Afin de conclure cette partie, je vais montrer la difficulté pour un pays de faire face à l’habitat spontané et démontrer par l’exemple du Zimbabwe les difficultés que peuvent rencontrer ces gouvernements à trouver des solutions décentes pour leurs populations. La méthode du président Robert Mugabe a défrayé la chronique puisqu’en 2005 il a engagé une opération de nettoyage des bidonvilles en commençant par Harare, la capitale : les habitants des bidonvilles ont tout simplement été mis dehors, leurs abris rasés, sans qu’ils soient relogés. Cette opération a été qualifiée de catastrophe humanitaire par l’ONU. Cette méthode est à mon sens complètement décalée par rapport à la réalité d’aujourd’hui, où les maîtres mots sont la concertation, la négociation et la participation. Il est vrai que les pouvoirs publics doivent être aptes à fournir un habitat décent à toutes les populations, cela ne doit pas se faire contre eux mais avec eux. Une décision autoritaire ne pourra que déplacer le problème au lieu de le résoudre. En effet, ces populations qui ne disposent d’aucune ressource n’auront d’autre choix que de construire d’autres bidonvilles autre part. Cependant, il est nécessaire de rester optimiste puisque des associations et des ONG ont pris le problème en considération : par exemple en Afrique du Sud, un mouvement populaire nommé « South Africa Homeless People Federation » encourage les populations a former des groupes d’épargne et cela a permis à d’anciens habitants de bidonvilles de construire 14.000 logements à faible coût à travers tout le pays.
III. Ville et environnement : les enjeux
L’étalement urbain en Afrique pose de nombreux problèmes sur l’environnement puisqu’il est responsable d’une grande partie des dégradations. Celles-ci concernent notamment les espaces naturels qui sont menacés puisque l’étalement urbain a des effets sur le littoral, les milieux naturels et les forêts (réduction de la richesse et de la diversité biologique, modification du cycle de l’eau et ruptures dans la chaîne alimentaire). On observe également une pression urbaine sur les sols aux potentialités agronomiques élevées : face aux nombreuses activités (tourisme, habitations, zones artisanales et commerciales), les surfaces agricoles exploitées reculent et les exploitants agricoles subissent en zone périurbaine de nouvelles contraintes de gestion que sont les confits de voisinage, les vols et dommages sur les biens ou encore la dégradation des sols. Le nombre de déplacements domicile-travail augmente également puisque l’urbanisation en tâches d’huile autour des villes importantes intensifie les déplacements vers les centre-villes et limite l’utilisation des transports collectifs au profit des voitures et des cyclomoteurs en sachant que les villes africaines sont rarement desservies en transport collectifs. Le risque d’inondation est également accru notamment à cause de l’imperméabilisation des sols par un étalement urbain mal maîtrisé et la suppression des zones naturelles d’expansion des crues. On constate donc que le développement de l’urbanisation n’intègre pas (ou très peu) le risque d’inondation.
La pollution de l’air est également un enjeu environnemental puisqu’elle a des effets sur la santé et le climat. Celle-ci est provoquée par l’utilisation intensive des mode de transport motorisés. A Lagos, Cotonou, Douala, Lomé, le mode de transport privilégié est le taxi-moto : bien qu’il fournisse un nombre considérable d’emplois à la population et lutte contre la pauvreté, il cause cependant des problèmes de sécurité et d’environnement.
Dans la majeure partie des grandes villes africaines, la pollution de l’air est élevée puisque les voitures utilisées sont vieilles et émettent donc des polluants primaires, qui se transforment en polluants secondaires sous l’effet des conditions météorologiques : cela provoque l’accroissement des infections respiratoires.
Les déchets urbains représentent également un facteur important dans la dégradation de l’environnement notamment au sein des villes africaines : les opinions restent cependant partagées puisque nombreux sont ceux qui pensent que la gestion rationnelle des déchets est aujourd’hui un luxe que les collectivités locales ne peuvent satisfaire faute de moyens adéquats alors que d’autres considèrent que les coûts ne sont pas la seule motivation et qu’il faut prendre en compte d’autres facteurs tels que la protection de l’environnement, la santé publique et le développement économique. Cette gestion saine des déchets revêt également un enjeu sanitaire puisque ces montagnes de déchets qui s’accumulent subissent chaleur et humidité tropicale, conditions qui accélèrent la pétrification des déchets organiques, qui non seulement dégagent des odeurs nauséabondes gênant les riverains et les passants mais aussi favorisent la prolifération et la survie des parasites et des insectes qui véhiculent toutes sortes de maladies.
L’eau et l’assainissement représentent aussi une préoccupation de l’environnement urbain puisque selon les estimations, aujourd’hui, 1,5 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 2,5 milliards n’ont pas accès à des services d’assainissement. Il faut également prendre en compte que 14 pays du continent africain connaissent des pénuries d’eau et que 35 des 55 pays au monde où la consommation quotidienne d’eau par personne est inférieure à 50 litres (seuil minimum fixé par l’OMS) se trouvent en Afrique. Un plan pour la gestion de l’eau , nommé « Africa Water Vision 2025 » a pourtant été conçu et préconise un investissement de minimum 20 milliards de dollars sur les vingt prochaines années afin de réaliser des travaux d’adduction d’eau et d’assainissement de l’eau. On constate donc qu’il s’agit d’un véritable enjeu pour les populations. Les ministres se sont engagés à allouer au moins 5% de leur budget à l’eau et à l’assainissement dans un délai de 5 ans. Afin de réponde à ces besoins, certains dirigeants africains ont décidés de la création d’un fonds, en vue de mobiliser 600 millions de dollars pour des programmes relatifs à l’eau et à l’assainissement.
Enfin, un outil pour un développement urbain durable a été mis en place : il s’agit du Plan de Déplacement Urbain (PDU) qui consiste à lutter contre la dégradation de l’environnement ; il détermine dans le cadre du transport urbain, l’organisation du transport des personnes et des marchandises, la circulation et le stationnement. Ces objectifs sont poursuivis sur le long terme (15-20 ans) et concernent notamment le réduction du traffic automobile, l’accroissement du nombre de déplacements en transports collectifs, l’amélioration du cadre de vie, l’embellissement du cadre de vie, la réduction des émissions de polluants, le passage d’un mode de transport à un autre (voiture-bus, métro-bus, …).
Les actions pour mener à bien ces objectifs pourraient concerner le développement des transports en commun, les pistes cyclables, la création de parcs relais, les véhicules non polluants.
On constate donc que de nombreux projets sont mis en place pour lutter contre la dégradation de l’environnement mais que cependant, les investissements sont lourds et dépendent souvent du bon vouloir des dirigeants.
IV. L’aménagement du territoire, un antidote contre la métropole ?
L’aménagement du territoire est un enjeux important pour les villes grandissantes d’Afrique puisqu’en effet, l’avenir environnemental ne se joue pas dans les mégalopoles mais bien dans les villes en croissance. Robert Solé, journaliste et écrivain franco-égyptien, résume assez bien cela en disant que : « Si l’avenir du monde - y compris écologique - se joue dans les mégalopoles, la solution des problèmes à celles-ci se trouve en partie dans les villes à taille humaine et dans les campagnes ».
Il est nécessaire de maîtriser la croissance des villes afin de réaliser un développement équilibré et harmonieux des infrastructures afin d’anticiper et d’organiser l’installation de populations dans ces grands centres urbains.
Afin de ralentir ce phénomène, il serait intéressant de redynamiser les campagnes afin d’éviter l’exode rural et permettre la construction de structures de base telles que des écoles ou des dispensaires. Il est cependant difficile pour les populations d’éviter ce phénomène d’autant plus que l’aide publique au développement rural des Nations-Unies a baissé de 40% entre 1990 et 2000. Il est donc nécessaire d’effectuer une planification précise, réaliste et régulière afin d’anticiper les besoins de la ville et y répondre rationnellement. Pour cela, il est nécessaire de disposer de personnes compétentes qui pourront répondre à ces problèmes tels que des urbanistes, des architectes, des ingénieurs et des sociologues. Il a été prouvé que dans nombre de pays du Sud, beaucoup de compétences faisaient défaut à ce niveau la. Les pouvoirs publics doivent donc se mobiliser et mobiliser les ressources nécessaires afin de fixer des priorités de développement urbain en cohérence avec l’attente et les besoins des populations.
En matière d’aménagement du territoire, l’exemple du Nigeria nous aide à comprendre les politiques engagées : ce pays avait un souci de répartition des rentes du pétrole puisqu’il n’existait aucune infrastructure pour profiter de ces régimes. Tous les états du Nigeria ont pu bénéficié d’une politique ambitieuse puisqu’ils ont tous pu voir l’aménagement du territoire notamment avec la mise en place d’infrastructures scolaires afin de former la population puis de voies de communication (routes, chemins de fer, aéroports) afin de désenclaver toutes les régions des pays pour enfin avoir accès à un développement industriel (petites et moyennes entreprises). Avec ces politiques, le Nigeria est aujourd’hui le pays qui dispose du réseau routier le plus dense et le plus performant, ce qui permet grandement de faciliter les échanges puisque les grands centres urbains sont extrêmement bien reliés.
Conclusion :
J’ai pu constater à travers que cet ouvrage que l’urbanisation des villes africaines est bien en marche et que les populations sont vraiment confrontées à des difficultés gigantesques dont les pouvoirs publics doivent prendre en compte dans les politiques de développement urbain afin d’offrir un cadre de vie adéquat au développement de l’économie nationale. Je pense qu’il est nécessaire de prendre en compte le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) puisqu’elles représentent un espoir pour le l’avenir des territoires puisque la téléphonie mobile sans fil offre à la fois une plus grande mobilité et une meilleure accessibilité ; la numérisation du savoir et le développement réseau permettent d’envisager un meilleur accès à l’information, publique comme privée ; le processus de production peut être transformer pour améliorer les performances et choisir une localisation en tout point du territoire et enfin le télétravail suscite l’espoir de pouvoir infléchir la tendance de la concentration de l’emploi dans les parties urbanisées même si cet espoir n’est fondé que sur certains types d’activités. Il est également nécessaire de sensibiliser les populations à la fiscalité afin d’engranger des ressources pour le développement. Les pays africains sont donc les pays qui se développeront le plus dans les prochaines années et doivent donc anticiper et planifier toutes les actions à venir pour envisager un meilleur avenir à leurs populations. Les budgets doivent être correctement allouées afin de prioriser les actions et planifier correctement.
La lecture de cet ouvrage m’a été fluide puisque qu’il contient des éléments descriptifs à la compréhension des propos. Le problème de l’urbanisation des territoires est bien traité dans son ensemble et m’a permis de compléter les connaissances acquises lors du cours et de bien les assimiler.
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