A. « Une ville réussie et durable doit équilibrer ses besoins sociaux, économiques et environnementaux. (Cities Alliance, Iclei et Unep 2007: 1-4) » Cet ouvrage propose la durabilité comme approche à le projet du système des décharges d’ordure en Afrique et, à travers ses recherches, a permis d’engager le processus de fermeture de la décharge de Mbeubeuss et de la réhabilitation du site. En Afrique et dans le monde en développement, 90% des déchets sont déposés dans des décharges et un grand nombre de ces dernières sont implantées dans des zones défavorables, en présentant beaucoup de risques de contaminations des eaux souterraines et des populations pauvres qui vivent sur ou à côté des décharges. Depuis1968, la décharge de Mbeubeuss demeure l’unique site où sont dépostés les déchets solides urbains de Dakar. La décharge se trouve au nord-est de Dakar, à une vingtaine de kilomètres du centre-ville. Elle couvre une superficie d’environ 60 hectares et occupe une partie du fond sableux du lac asséché de Mbeubeuss. Les déchets s’élevant entre 6 et 10 mètres au-dessus du niveau du sol. L’ouverture la décharge de Mbeubeuss n’a été précédée d’aucune étude d’aménagement technique préalable. Mbeubeuss constitue un dépotoir à ciel ouvert non clôturé où les ordures ne sont pas recouvertes de matériaux inertes et où se pratique une intense activité de récupération. Quelques centaines de récupérateurs y opèrent à longueur de journée, parfois pendant la nuit. Ces récupérateurs, assez jeunes (entre 10 et 30 ans), utilisent un crochet pour fouiller dans les ordures, se protègent contre les poussières au moyen d’un masque ou d’un morceau de tissu, sont parfois chaussés de bottes, plus généralement de chaussures en plastique (les enfants surtout) ou de chaussures de sport récupérées. La fréquentation incontrôlée favorise la réintroduction de produits périmés dans les circuits de consommation des quartiers environnants. La forte présence de charretiers et de pré-collecteurs privés informels contribue à maintenir un climat global d’insalubrité, car ils déplacent les déchets d’un site à un autre. La contamination de l’eau souterraine et de surface, la pollution de l’air, la réintroduction incontrôlée de déchets alimentaires, cause de morts brutales dans les élevages, ont un fort impact sur la santé humaine (cancers variés, les affections dermatologiques, les difficultés respiratoires, la malformation congénitale, les désordres psychiatriques, la tuberculose, les hépatites, la pneumonie, le choléra etc.). B. Quatre sont les thèmes que j’ai retenus importants souligner qui, à mon avis, sont les clés pour la résolution au problème des rejetés en Afrique. • Lutte contre la pauvreté. Les populations urbaines pauvres souffrent d’une exposition considérable aux pathogènes et toxiques industriels. En fait elles sont concentrées dans des quartiers malsains où le système de drainage et de gestion des déchets est déficient, les installations d’eau potable et d’assainissement inadéquates et l’intérieur des habitations pollué. Lutter contre la pauvreté signifie améliorer l’état de la santé humaine. • Accessibilité aux sols. La surpopulation dans les endroits à risque est la cause d’insalubrité et maladies. L’accessibilité foncière aux sols permettrait une dispersion de la population et consentirait aux personnes moins aisées de vivre loin des décharges. • Organisation d’un système salubre et contrôlé. Le rythme accéléré de la croissance urbaine et l’enveloppement des services environnementaux ne procèdent pas au même temps. Le système politique et administratif est incapable de gérer et contrôler la nombreuse quantité de rejets produits par les villes. L’urgence d’éloigner les déchets des sites urbains et aussi de la voie, a créé des décharges sans une division parmi les produits recyclables et non. Tous les rejets sont déposés sans évaluer leur dangerosité ou leur capacité d’être remis dans le cycle productif. En plus les sites des décharges ne sont pas choisis avec une évaluation du type de terrain, des risques de contaminations des eaux souterraines, des conditions climatiques. Cependant on note que ces considérations sont valables même pour des villes développées dans le monde. • Préservation de l’environnement. « Il est donc discutable d’incriminer globalement les populations pauvres dans la dégradation environnementale, car celle-ci est surtout le fait des populations urbaines aisées. Satterthwaite (2003: 85-6)». Paradoxalement Satterthwaite souligne que le taux de pollution de l’environnement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, est limité grâce au taux élevé de pauvreté. De plus il propose un exemple au Caire: les Zabbaleen recyclent, même s’ils ne sont pas intégrés dans le système officiel de collecte des déchets de la ville, 85% des déchets qu’ils collectent au contraire des multinationales qui les brûlent. C. Donc, la lutte contre la pauvreté, l’accessibilité foncière, l’organisation d’un système salubre et la préservation de l’environnement, sont les instruments pour modifier le système politique, économique et social actuel et proposer un développement durable. Dans la dimension du développement durable, la notion de « participation » de la population aux choix sociaux acquiert grande importance. La ville se forme autour les citoyens et les citoyens sont responsables comme les administrations de la croissance d’une ville. L’organisation formelle ou informelle d’un système fonctionne s’il y a une agrégation d’intentions comme le cas des Zabbaleen au Caire. C’est pour celui-ci que la fermeture de la décharge de Mbeubeuss est une occasion pour transformer un système insuffisant et malsain en un organisé et contrôlé, salubre et écologique. La décharge de Mbeubeuss pourrait être un exemple pour le monde, parce que l’élimination des déchets est un sérieux problème de notre société, développée ou sous-développée. Les ordures sont une présence quotidienne qui augmente de jour en jour.