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Vieillesse : paradoxe et complexité

. La revue francophone de gériatrie et de gérontologie, XV (150): 522-528 (décembre 2008)Bibliogr. p.527-528.

Zusammenfassung

«Demain je serai un peu plus vieux ou je serai mort» aimait à dire Michel PHILIBERT. Pour n'être pas mort demain il me faut en effet accepter de vieillir et ce n'est pas forcément simple. Nous devons vieillir dans une société qui nous place en situation paradoxale : elle valorise l'instant, l'éphémère, or la vieillesse prend du temps ; elle valorise la légèreté, l'apparence, or la vieillesse est un profond remaniement ; elle valorise le virtuel, or la vieillesse est une réalité parfois difficile. Il nous faut alors vieillir longtemps mais ne poser aucun problème, ne pas être une charge, ne pas coûter, procurer de l'emploi pour les jeunes, et si possible faire en sorte de mourir... en bonne santé. La vieillesse fait donc l'objet d'une sorte d'injonction paradoxale qui nous enjoint de «vieillir et de rester jeune.» La complexité se noue ici même, puisqu'il nous faudra, pour penser la vieillesse, pour la vivre ou pour l'accompagner, accepter de penser, de dire et de faire une chose et son contraire. Il nous faut donc entrer dans une démarche complexe pour tenter de comprendre et de répondre aux problèmes posés aux plus âgés de nos contemporains et que nous pose le vieillissement de la population. Passer par exemple de la notion de dépendance à celle d'interdépendance, cesser de regarder le comportement de l'autre comme privé de sens au motif d'une désorientation, non plus placer mais tenter d'accueillir, non plus maintenir mais tenter de soutenir... Le traitement social de la vieillesse, pourtant, s'encombre peu de complexité... Entrer dans cette démarche de complexité exige une réflexion éthique qui seule permet d'explorer la zone d'incertitude pu nous avons à évoluer si nous voulons durablement respecter l'homme même vieilli, jusqu'au terme de sa vie. --------------------------- OLD AGE: PARADOXES AND COMPLEXITY As Michel PHILIBERT used to say, "Tomorrow I will be either older or dead". Indeed, one has tu accept ageing so as not to be dead tomorrow, and this is not necessarily simple. We get old in a society of many paradoxes: it values thé instant, thé short-lived, however ageing takestime;it values lightness.appearance, however ageing is a profound changent values virtual reality, however ageing is an often difficult reality. We are hence invited to âge for a long time without ever being a problem, a burden or a cost; we are supposed to provide jobs for thé youth and if possible... die in good health. Ageing is therefore subject to a contradictory injunction that incites us to "get old but stay young". Complexity émerges from this very contradiction: in order to think about, expérience or accompany old âge, we shall hâve to think, say and do one thing and thé contrary. Thus we hâve to accept com-plexity if we are to try and understand issues raised by thé eldest of our contemporaries and by an ageing population. For example, to move away from thé concept of dependence to thé one of interdependence, to stop looking at thé other's behaviour as mea-ningless because it is disoriented, try to accommodate instead of an exploration of thé area of uncertainty where we must, to support instead of maintaining. The way societies address old âge, however, rarely tackles such complex issues. Dealing with complexity actually calls for an ethical approach - thé only kind that can allow exploring thé uncertainty where we hâve to evolve if we are to respect human beings. To respect them even when they get old, and till thé end of their Uves. KEY WORDS: Old âge - Complexity - Accompany old âge.

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