Abstract
Une nouvelle méthode d’analyse des représentations sociales est ici
appliquée au cas des représentations de l’alimentation.
On expose, de la théorie des représentations sociales développée par
l’école de Moscovici, une nouvelle formalisation à base d’analyse
combinatoire. Le formalisme permet notamment de décrire de façon
simple la propagation des représentations dans une population, et
leurs fonctions pragmatiques. On fonde sur ce formalisme "en relativité
complète" une théorie pour extraire, à partir de corpus d’énoncés
libres en langue naturelle, les éléments de base qui constituent
les représentations. On développe concrètement cette théorie sous
la forme de méthodes et de techniques de recueil et d’analyse informatisée
des données textuelles
Ces techniques sont exposées puis appliquées d’abord à 2 corpus à
propos de “ manger ” provenant respectivement des associations libres
produites par 2000 adultes français, et de 500 définitions issues
d’un grand dictionnaire. Ces analyses dégagent des résultats similaires
: “ manger ” est constitué de six noyaux de sens : libido, prendre,
nourriture, repas, remplir, vivre.
Une analyse des évocations libres de “ bien_manger ” par 2000 autres
adultes français permet ensuite de clarifier les relations théoriques
entre représentations et comportements. Puis, à partir notamment
d’une enquête lourde sur 1600 ménages (quelques centaines de questions),
on décrit les grands types de comportements et de représentations
des Français en matière d’alimentation, et on précise les limites
de l’influence réelle représentations sur les comportements.
On dégage enfin quelques hypothèses nouvelles sur les lois de développement
des représentations individuelles, notamment celle du “ trophisme
” (développement par l’usage des aspects les plus utilisés), et sur
l’écologie des représentations sociales en tant que populations de
représentations individuelles.
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