L’épreuve du dégoût est au cœur de l’expérience médicale et soignante, comme une constante quotidienne du rapport sensoriel à la maladie et aux formes multiples de la dégradation des corps. Et cependant elle n’est jamais dite, ni dans les échanges au sein des équipes, ni dans les discours qui contribuent à la formation au sein de l’institution. On se trouve donc ici devant un véritable tabou, dont les effets, loin d’abolir le rapport à l’émotion répulsive, tendent au contraire à le potentialiser.
Source : CAIRN - Ethnologie française
2011/1 (Vol. 41) pp.89-130