De nouvelles médecines alternatives, regroupées sous l’appellation « décodage biologique », reposent sur une conception psychosomatique du cancer. Elles sont apparues en Europe dans les années 1990. Dans une perspective critique, l’article tente de comprendre la diffusion de ces nouvelles thérapies. S’inspirant du travail de D. Fassin sur les réseaux de l’ethnopsychiatrie, il analyse la construction d’une légitimation du décodage biologique et de ses praticiens, en décrivant les réseaux qui diffusent les théories et favorisent l’adoption de la pratique. L’article montre l’enracinement de ces nouvelles thérapies dans des représentations sociales et des modèles culturels de l’étiologie du cancer et du “faire face” à la maladie qui permettent ou renforcent l’adoption et l’appropriation de la pensée psychosomatique alternative.