Qu’elle soit aiguë ou chronique, la douleur a longtemps été méprisée. En Europe, il a fallu attendre les années 2000 pour que le soulagement des souffrances inutiles commence à être reconnu comme un droit. Quel rapport entretenons-nous avec la douleur aujourd’hui ? Enquête en Belgique et en France, où l’hypnose thérapeutique se développe dans les blocs opératoires comme alternative à l’anesthésie générale.
Dans la trajectoire de la maladie, la douleur occupe une place centrale au sein de l’interaction thérapeutique soignants/soignés. Le cadre théorique des représentations sociales permet d’étudier les systèmes de régulation symbolique liés à un objet en fonction des insertions sociales des individus. 244 patients hospitalisés au sein des hôpitaux de Toulouse ont complété un questionnaire utilisant le protocole du « récit de vie narratif » (Le Grand, 1989). L’objet « douleur » étant entrevu sous l’angle de la conscience et du vécu du patient dans une perspective d’analyse phénoménologique. La polysémie des constructions cognitives de la douleur : d’une douleur légitimée « la normalité souffrante » à une douleur fardeau « l’appel au lien » interroge la relation thérapeutique dans son histoire traditionnelle.